Une femme juste commence par une jolie scène de planque. Dans les années 1980, Blanche, soixante-dix ans passés, habite Draguignan. Elle est veuve et ses journées se succèdent de manière monotone, jusqu'à ce qu'elle remarque une voiture garée depuis plusieurs jours devant chez elle avec, au volant, quelqu'un qui l'observe. Ce quelqu'un c'est Pauline, 20 ans. Pauline finit par frapper à la porte de Blanche.......Détails.........
Pauline vient de perdre sa mère Hélène, qui ne lui a laissé, pour se construire, que des monceaux de silence et une adresse, celle de Blanche.
Hélène était juive. Enfant pendant la guerre, elle avait été recueillie par une communauté agricole protestante du sud de la France dont Blanche faisait partie. Cette communauté avait du entreprendre un long périple vers la Creuse pour s'y réfugier.
A l'âge adulte, Hélène avait renoncé à sa judéité, choisissant de la taire à son enfant pour la protéger.
Un jour, j'ai lu qu'une communauté protestante, un communauté agricole installée à Vans, qui avait accueilli une centaine d'enfants, avait du se replier en Creuse sous la menace.
Cette communauté s'est entièrement déplacée, les adultes, les enfants, les animaux pour s'installer dans la Creuse. J'ai eu devant cette histoire une sorte de choc émotionnel.
Quand elle frappe à la porte de Blanche, Pauline ignore presque tout de sa mère et cherche des réponses pour se construire. De son côté, la vieille dame doit se rasséréner et clore une histoire douloureuse.
Ensemble, elles entreprennent un voyage de Draguignan à la Creuse, sur les traces de ce passé, de ces enfants sauvés, de cette communauté protestante et des creusois qui les ont accueillis. Une histoire inspirée de faits réels s'étant déroulés pendant l'occupation.
Au fil de la route, Pauline et Blanche apprivoisent cette histoire, chacune à leur façon, tout en s'apprivoisant entre elles.
C'est un roman à deux voix que nous offre Jean-Guy Soumy, un roman où les pensées prennent plus de place que les paroles, où ces deux femmes, que deux générations séparent, nous livrent toute leur intériorité.
Source France Bleu
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