Deux d’entre eux s’expriment pour la première fois. Hassan et Amir, des noms d’emprunt, sont partis en Syrie pour combattre, selon la justice, aux côtés du groupe terroriste Etat Islamique. Aujourd'hui, ils se disent déradicalisés.
Hassan le très croyant
"Ni avant ni après les attentats, je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal à la Belgique ou à l’Europe", affirme Hassan qui vient d’être libéré sous conditions. Il ne le cache pas, la religion reste très importante dans sa vie mais il affirme qu’il n’est pas une menace.
"J’essaie d’être dans le groupe du juste milieu. J’essaie de ne pas être trop extrémiste. En même temps, j’essaie de ne pas être trop laxiste. C’est un combat au quotidien", raconte le jeune homme.
Amir attend sa libération
Dans la cellule d’une prison wallonne, Amir attend lui une possible libération conditionnelle.
"Au début de ma détention, je me disais qu’à ma sortie, j’irais rejoindre le groupe. Même si je commençais à douter de mes croyances. Je me sentais seul et isolé".
Dans ses écrits, Amir nous raconte qu’il a pris ses distances avec le groupe terroriste après les attentats qui ont frappé l’Europe : "Il y a eu le Musée juif, puis Paris et Bruxelles.
Je n’ai jamais cautionné ce genre d’actions". Désormais, son projet de vie est de se marier et de finir une formation pour trouver du travail. Il dit avoir complètement tourné la page.
Ce n'est pas parce que je n'ai pas pris les armes moi-même, ce n'est pas parce que je ne me suis pas rendu sur place, que je n'ai pas de sang sur les mains.
Farid le célèbre recruteur
Farid Benyettou, lui, assume entièrement son très lourd passé. Dans un parc parisien, il nous révèle comment il a recruté de nombreux jeunes, pour Al Qaïda, dans les années 90.
A l’époque, il était le mentor des frères Kouachi, ceux qui deviendront plus tard, les auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo.
Son visage s’assombrit : "C'est indéniable, j'ai une responsabilité, je le sais, j’en suis conscient et c’est encore plus difficile à assumer quand on en a conscience. J'ai encouragé des gens qui sont parti combattre, j’ai encouragé des gens qui sont morts, des gens qui ont donné la mort à d'autres. C'est une réalité avec laquelle je vais devoir poursuivre toute ma vie."
Ils n’avaient pas 20 ans quand ils ont basculé vers l’extrémisme religieux. Depuis les attentats en Europe, la justice belge a condamné plus de 500 radicalisés.
Aujourd’hui, plus des deux tiers ont été libérés. Sont-ils des bombes à retardement ?
Pour comprendre les enjeux de la déradicalisation, rendez-vous ce mercredi soir dès 20h20, sur La Une ou sur Auvio.
Source RTBF
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