Porté par Jarosław Kaczyński, président du parti conservateur au pouvoir, le PiS (Droit et justice), ce texte sur le bien-être animal acte principalement l’interdiction de l’élevage des animaux à fourrure et la fin des exportations de viande halal et casher.
Contrairement à 2012, le débat parlementaire n’a pas porté sur l’opportunité d’en finir une bonne fois pour toute avec les abattages casher et halal en Pologne.
A la différence de ses prédécesseurs, Jarosław Kaczyński a jugé en effet bon de permettre aux producteurs polonais de continuer à fournir le marché intérieur composé des communautés musulmanes.
Soit en tout quelque 40 000 âmes.
Autant dire que ce choix relève plus du calcul politique que du geste bienveillant.
Les conclusions de l’avocat général de la cour de justice de l’Union européenne rendues publiques une semaine avant ce vote n’ont certainement pas échappé au président du PiS.
Le magistrat rappelait « qu’il n’est pas permis aux États membres d’adopter des règles qui prévoient […] une interdiction de l’abattage d’animaux sans étourdissement applicable également à l’abattage effectué dans le cadre d’un rite religieux ».
Applaudie par les associations animalistes, la loi voulue par J. Kaczyński pourrait pourtant coûter cher à la Pologne. En quelques années, le pays est devenu l’un des des principaux exportateurs européens de viande halal et casher.
Selon l’association polonaise des producteurs de viande bovine, les exportations de viande issue de l’abattage rituel juif et musulman ont été en 2017 d’environ 1,6 milliard d’euros (500 000 tonnes pour la volaille, 100 000 pour le boeuf).
« Cela va être la pagaille », nous confiait vendredi un importateur français pour qui la Pologne est désormais, loi adoptée ou retoquée, un pays devenu bien trop instable pour les filières halal et casher.
Source Al Kanz
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