Le professeur Elie Barnavi, directeur scientifique de Tempora/Musée de l'Europe, à Bruxelles, qui a participé à la mise sur pied de l'exposition, ne cache pas l'objectif politique de cette dernière.
"Notre message est que les croyances humaines peuvent rapprocher et pas seulement diviser", a-t-il fait savoir mercredi à Genève.
Les réponses apportées par les religions diffèrent les unes des autres, mais il existe aussi beaucoup de points de convergence, a encore relevé M.Barnavi. L'exposition n'élude pas la face sombre du fait religieux.
"Nous voulions aussi montrer que les religions portent la violence comme la nuée porte l'orage".
Par le théâtre
Ce thème sensible est abordé au travers d'une courte pièce de théâtre. La violence religieuse, aujourd'hui, implique en effet le plus souvent des musulmans et le danger était de dire que seul l'islam est générateur de violence. Or, si on regarde dans le passé, ce n'est pas le cas, a expliqué M.Barnavi.
La présidente de l'association "Dieu(x), modes d'emploi à Genève" Isabelle Graesslé a, de son côté, estimé que l'exposition, fruit d'années de travail, arrive à propos. "Le monde est en train de changer et la question du sens de l'existence est, elle aussi, en train d'évoluer". De plus, la religion opère un retour en Europe.
Pour M.Barnavi, l'exposition a aussi une valeur pédagogique. Près de cinq siècles de sécularisation ont fait que pour la plupart des Européens la religion est l'angle mort de leur civilisation", a constaté le professeur israélien.
Le continent fait bien souvent preuve d'une "ignorance massive" dans ce domaine.
Lancée en 2006
L'exposition "Dieux, modes d'emploi" a une longue histoire. Conçue par Tempora/Musée de l'Europe, elle est présentée la première fois à Bruxelles en 2006.
Elle est ensuite passée par Madrid, Ottawa, Québec, Varsovie et Paris. Pour Genève, l'exposition a subi quelques adaptations, avec des références au fait religieux en Suisse.
Source Swiss Info
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