Une nouvelle fois, on ne peut qu’être reconnaissant à Gérard Bedu, programmateur de ces RAMI, de nous proposer sous une forme musicale, la lecture de ce récit terrifiant de la Shoah qui décrit de façon personnelle, un aspect moins connu de l’extermination des juifs d’Europe centrale qui, loin des camps d’extermination de masse, pris la forme, notamment en Ukraine, d’exécutions le plus souvent par balles dans des fosses communes, méthodiquement village par village.
Dès que les premières notes de guitare résonnent, nos mémoires s’ouvrent pour écouter ce récit à deux voix où le français fait écho au roumain comme pour valider par l’oralité la force du récit porté par les deux récitantes.
Alors commence, jour après jour, la descente aux enfers de l’abjection humaine, où chefs allemands et sbires lituaniens rivalisent dans l’humiliation et la lente dégradation d’êtres humains promis à la mort.
Les mots par leur banalité quotidienne sont implacables dans leur description de ce Mal absolu que bien plus tard Hannah Arendt tentera de décrypter.
Et puis vient le récit, accompagné par la musique, de cette évasion si risquée qui permettra à l’auteur et à son épouse d’échapper à l’exécution fin, 1943, de tous les juifs détenus dans ce camp oublié de Mikhailovka en Ukraine, et de nous livrer ce précieux témoignage.
Si l’on a l’habitude d’assister aux conférences du mardi du CERCIL qui abordent bien des aspects de l’histoire de la Shoah, reconnaissons que cette lecture musicale originale suscita une forte émotion donnant au texte d’Arnold Daghani une puissante dimension tragique.
“La tombe est dans la cerisaie”
Texte d’Arnold Daghani
Voix: Vicky Lourenzo, Loredana Flori
Guitare: Paul Davies
Contrebasse: Thierry Leu
Source Mag Centre
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