dimanche 10 mars 2019

Sanctions contre le Hezbollah: Nasrallah lance un appel aux dons auprès de ses partisans !


Le secrétaire général du mouvement terroriste chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a admis pour la première fois vendredi que sa formation avait "besoin de soutien financier" face aux sanctions imposées par des pays occidentaux, appelant les partisans du parti à faire des dons.......Détails.........



Dans un discours, prononcé en honneur de l'organisation de soutien à la Résistance islamique, et retransmis en direct, le leader chiite a en outre affirmé que le parti chiite était "prêt à tout" pour atteindre ses objectifs en matière de lutte contre la corruption, son nouveau cheval de bataille, qu'il a qualifié "d'aussi sacrée que la résistance à l'occupation et au projet sioniste", en référence à Israël.

"La résistance a besoin de soutien financier"

Le leader chiite a évoqué "la guerre économique et financière" contre sa formation, en référence aux sanctions américaines et au classement par Londres du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes. Il a estimé que d'autres pays allaient probablement également ajouter le Hezbollah sur leur liste d'organisations terroristes. 
"De 1982 à nos jours, les Etats-Unis et Israël se sont associés pour instaurer une hégémonie américaine sur notre région", a-t-il souligné, estimant toutefois que ce projet a échoué grâce à la résilience du Hezbollah et de la résistance. "Lors qu'ils nous ajoutent sur les listes terroristes, qu'ils nous imposent des sanctions, c'est parce nous résistons, parce que nous les avons vaincus et parce que nous sommes forts et défendons notre souveraineté, nos peuples et nos états et parce que nous avons fait échouer leur projet dans la région", a-t-il martelé.
Hassan Nasrallah a qualifié les sanctions de "guerre économique et financière contre laquelle il faut lutter et nous allons y faire face avec patience et organisation". 
"Ces sanctions sont imposées contre notre résistance historique dans la région afin de nous affaiblir et nous affamer, a-t-il souligné.  
Il a dans ce cadre annoncé, pour la première fois, que la résistance avait besoin de "soutien financier".  "J'annonce aujourd'hui que nous avons besoin du soutien de notre base populaire", a-t-il déclaré. 
"Lorsque nous faisons face à des difficultés financières résultant des sanctions, nous devons comprendre qu'il s'agit des conséquences d'une guerre et non pas d'une "défaillance administrative", a-t-il souligné.  Selon lui, les sanctions des Etats-Unis vont se renforcer. 
"Ceux qui nous ont soutenu continueront de nous soutenir, qu'il s'agisse d'Etats ou de notre base", a-t-il toutefois martelé.
La Grande-Bretagne avait annoncé le 25 février considérer le parti chiite dans son intégralité comme une organisation "terroriste", et non plus seulement son aile militaire. 
Cette décision avait notamment saluée par l'Arabie saoudite et Israël et critiquée par le parti chiite, qui l'avait qualifiée vendredi dernier d'"insulte au peuple libanais", ainsi que par l'Iran.
Lors d'une visite mercredi et jeudi au Liban, le ministre d’État britannique chargé des relations avec le Moyen-Orient Alistair Burt a assuré que cette décision "n'impactera pas l'engagement de Londres envers le Liban". 
En 2017, plusieurs pays arabes, notamment ceux du Golfe, avaient qualifié le parti de "terroriste". 
Le Hezbollah est par ailleurs considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis, mais seule sa branche armée est classée comme telle par l'Union européenne. 
En novembre 2018, les Etats-Unis ont renforcé leurs sanctions à l'encontre de la formation, ciblant notamment le fils de M. Nasrallah, Jawad, parmi d'autres partisans et proches.

Aller "jusqu'au bout"

Sur un autre plan, Hassan Nasralah a insisté sur l'importance de la lutte contre la corruption que son parti entend mener.
Il y a deux semaines, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah avait fait parler de lui en annonçant qu’il allait transmettre à la justice des documents révélant selon lui de nombreuses irrégularités dans les écritures comptables, notamment sur la période 1993-2012, rendant leurs auteurs passibles de poursuites judiciaires. 
Le député a joint la parole aux actes jeudi dernier, en faisant état au passage de milliards de livres libanaises qui auraient "disparu", selon lui, pendant cette période. 
Cette initiative a coïncidé avec la finalisation du travail de reconstitution des comptes publics effectué par le ministère des Finances couvrant la période allant de 1993 à 2017.
L'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui était à la tête du gouvernement (2005-2009) et ministre des Finances (2002-2004) pendant cette période, s'est défendu lors d'une conférence de presse sur sa gestion des fonds publics, lançant une violente diatribe à l'égard du parti chiite. 
De nombreuses personnalités ont par la suite pris la défense de M. Siniora, un des faucons du Courant du Futur de Saad Hariri (sunnite), notamment le mufti de la République Abdellatif Deriane qui a affirmé que l'ancien Premier ministre était "une ligne rouge" à ne pas franchir.
"Nous nous trouvons dans une bataille essentielle, qui n'est pas moins sacrée que la résistance à Israël", a lancé Hassan Nasrallah, ajoutant que sa formation "irait jusqu'au bout" dans la lutte contre la corruption. 
"Certains pensent que le Hezbollah se lance dans la lutte contre la corruption parce qu'il n'a plus rien à faire depuis la fin de la guerre en Syrie, mais personne n'a plus de travail que nous. 
D'autres nous accusent de populisme, mais il suffit de voir les résultats des élections législatives pour voir que nous n'avons pas besoin de campagnes populistes", a-t-il souligné. 
Il a affirmé que la seule raison pour laquelle le parti chiite s'est impliqué dans ce dossier était "pour mettre un terme au gaspillage et arrêter les responsables volant les finances publiques".
Le chef du Hezbollah a rappelé que "celui qui a lancé la bataille contre la corruption est le président de la République, Michel Aoun, lorsqu'il était chef du Courant patriotique libre (qu'il a fondé, ndlr)". 
Il a affirmé que dans la bataille contre la corruption, le Hezbollah "n'est en compétition avec personne". 
"Nous sommes en faveur de tout ce qui pourrait être décidé pour permettre d'avancer dans cette lutte", a ajouté Hassan Nasrallah. 
Dans ce contexte, il a expliqué que le Hezbollah avait préparé des projets de loi contre la corruption mais qu'au vu de la présentation au Parlement de projets similaires par un autre bloc parlementaire, le parti chiite avait retiré ses propres textes, "afin d'éviter toute concurrence". 
"Depuis le premier jour, nous avons décidé que cette lutte doit être nationale, pas partisane et que tout le monde, politiciens, journalistes, économistes, doivent y participer", a-t-il indiqué, soulignant être disposé à participer à tout mécanisme de coopération qui pourrait être trouvé à cet effet. 
Il a par la suite affirmé que le parti chiite allait tout faire pour éviter "les tentatives de transformer la lutte contre la corruption en discorde confessionnelle ou politique". 

Bataille "pour la survie de l'Etat"

"Le Liban se trouve devant une vraie catastrophe financière, a-t-il estimé. Et nous sommes face à un combat difficile, de longue haleine, et qui va nous demander beaucoup de patience et de résilience".
"Ne vous attendez pas à ce que nous nous fatiguions de cette bataille, a-t-il clamé, affirmant que le Hezbollah était "prêt à tout" pour atteindre ses objectifs et que "les corrompus et les voleurs seront arrêtés". Il s'agit, selon lui, de "la bataille pour la survie de l'Etat".
Evoquant sans le nommer l'ancien Premier ministre Siniora, le leader chiite a tourné en dérision les accusations que ce dernier avait lancé contre le parti chiite en affirmant que "l'origine même du Hezbollah est corrompue". 
Il a affirmé que M. Siniora s'était lui-même dénoncé comme responsable dans cette affaire, le parti chiite ne l'ayant jamais mentionné nommément. 
Il a souligné que le premier dossier qu'avait présenté le député Fadlallah était "le point de départ naturel" de la lutte contre la corruption, soulignant que le parti chiite s'était empressé de présenter ce dossier devant la justice "pour éviter tout atermoiement possible".
"Les accusations et les insultes ne nous importent pas. Que celui qui a des dossiers contre nous les présente devant la justice", a lancé Hassan Nasrallah. Il a dans ce contexte répondu à ceux qui accusent son parti de vouloir profiter des fonds accordés au ministère de la Santé (dirigé par Jamil Jabak, son médecin personnel) : "Le ministère de la Santé est celui pour lequel nous réclamons le plus de supervision financière". 
Hassan Nasrallah a ajouté que le deuxième dossier ouvert par son parti en matière de corruption concerne "les prêts pris par certains ministères, et dont une grande partie des fonds finissent dans les poches des ministres".
Il a dans ce contexte exhorté les différentes formations politiques à "soutenir leurs ministres pour qu'ils puissent lutter contre la corruption chacun au sein de son ministère". 
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