mardi 15 janvier 2019

Retour aux sources pour l'israélien Emanuel Gat


Dans Story Water, une pièce en cinq actes et trois mouvements créée cet été au Festival d’Avignon, le choregraphe Emanuel Gat retrouve avec la danse et la politique ses origines israéliennes.......Détails........



L’Ensemble Modern, avec lequel collabore Emanuel Gat pour ce projet, interprète Dérive 2 de Pierre Boulez, une pièce pour onze instruments, Fury II de Rebecca Saunders, un concerto pour contrebasse solo et ensemble, et cosigne Folkdance avec Emanuel Gat. 
Le nom de ces compositeurs n’est pas inscrit au générique du spectacle, mais, en tout petit, dans les crédits de production de la pièce. 
La musique est pourtant omniprésente, voire dominante, dans la dramaturgie du spectacle, dont l’acte 1 est une forme de répétition, où deux groupes de danseurs distincts, en shorts de travail, créent une séquence de danse. En costumes, ils reproduiront tour à tour dans l’acte 2 cette séquence une fois aboutie. 
Dans sa note d’intention, figurant dans la feuille de salle, Emanuel Gat rappelle son mode de travail depuis cinq ans. 
Les danseurs ne disposent pas d’une partition fixe et peuvent librement choisir l’ordre des séquences dansées. La gestion de la chorégraphie est ainsi laissée aux seuls danseurs.
Face à ce parti pris, d’autres éléments prennent le dessus dans le spectacle : les lumières, notamment, et surtout la musique. 
L’Ensemble Modern, virtuose dans Boulez, offre aussi un chatoiement bienvenu dans le concerto de Rebecca Saunders, brillamment interprété à la contrebasse solo par Paul Cannon dans l’acte 3. 
Franck Ollu dirige alors le musicien en se plaçant de côté, lui laissant dégager toute l’intensité de cette partition.
Le titre du spectacle, Story Water, aurait pu appeler une histoire d’eau, comme Les Vagues de Noé Soulier ou Franchir la nuit de Rachid Ouramdane, les deux dernières pièces présentées sur ce même plateau.
Il n’en est rien. Story Water renvoie à l’acte 4 où est évoquée le sort de la bande de Gaza, où 97 % de l’eau est impropre à la consommation humaine. Cette partie plus politique déroule les conditions de vie et la situation politique du territoire palestinien sous la forme de données projetées sur l’écran qui sépare le plateau de l’orchestre.
C’est dans le cinquième et dernier acte qu’Emanuel Gat retourne aux sources de ses origines israéliennes. 
Il cosigne avec l’Ensemble Modern une Folkdance qui s’inspire autant de la danse folklorique israélienne que des danses et gigues irlandaises. 
Un métissage rythmé qui rompt joyeusement avec les trois premières parties du spectacle.

Source Resmusica
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