Le 27 janvier est la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. C’est justement le 27 janvier 1945 que l’Armée rouge a libéré les détenus du camp d’Auchwitz-Birkenau. Sputnik a eu l’occasion de s’entretenir avec Alberto Israël, une des rares personnes qui a survécu à cette «fabrique de la mort»........Interview........
Le rescapé du camp d'Auschwitz, en Pologne, Alberto Israël, âgé aujourd'hui de 91 ans, n'a jamais raconté à ses enfants son passage en enfer, a-t-il avoué à Sputnik, ajoutant qu'il lui arrivait souvent d'en faire des cauchemars la nuit.
«On nous transférés à Auchwitz-Birkenau pendant 13 jours dans des wagons à bestiaux.
Les nazis n'en ouvraient que très rarement les portes pour nous donner un peu d'eau et de nourriture pour que nous ne mourions pas de faim, ainsi que pour enlever les cadavres», a raconté l'interlocuteur de l'agence.
À Auschwitz, Alberto Israël, qui n'avait à l'époque que 16 ans, a compris que le vrai cauchemar ne faisait que commencer. À l'arrivée, les Allemands se sont mis à chasser les gens du wagon en criant:
«Allez-vous-en, cochons!»
Ils dressaient leurs chiens contre les personnes exténuées, en les frappant des pieds pour les contraindre à ramper.
«Le jour même, on a arraché aux jeunes femmes leurs enfants, en les donnant à des grand-mères», s'est souvenu Alberto Israël.
Selon ce dernier, on faisait travailler les femmes et liquidait les vieux souvent avec les enfants parce que les nazis les considéraient comme les plus faibles.
«De minuit à six heures du matin, les condamnés à mort étaient expédiés dans des chambres à gaz.
De six heures du matin à une heure de l'après-midi, c'était le temps du "travail", ensuite une pause de dix minutes. Le "travail" se poursuivait jusqu'à 11 heures du soir. Et ensuite, tout recommençait», a poursuivi l'ancien détenu.
On sortait les cadavres des chambres à gaz, à tous on arrachait les dents et rasait la tête. Après, on les envoyait au four crématoire.
«Il arrivait même qu'on jetait dans le four des enfants vivants!», s'est exclamé l'homme.
Il se souvient qu'à l'approche des troupes soviétiques, le 18 janvier 1945, on a rassemblé la plupart des prisonniers (environ 60.000 personnes, selon les historiens) sur la place centrale du camp.
«Chacun a reçu un morceau de pain. Et on nous a fait marcher à pied par un froid de moins de 22 degrés en tenue légère de prisonnier. Pendant cette «marche de la mort» de 5 km, on avait très froid», s'est rappelé le rescapé.
Ensuite, les prisonniers ont été embarqués dans un train à destination du camp de Mauthausen, en Autriche.
«Dans le wagon, on ne pouvait même pas s'asseoir, sinon on pourrait mourir de froid. Je vous demande de me pardonner certains détails, mais nous avons bu notre propre urine pour nous réchauffer», a affirmé l'homme.
À Mauthausen, Alberto Israël a été affecté aux travaux forcés.
«J'avais alors 17 ans, ce qui m'a sauvé. Tous ceux qui étaient plus jeunes et ne pouvaient pas travailler ont été tout de suite expédiés dans une chambre à gaz», s'est rappelé l'interlocuteur de Sputnik.
Alberto Israël est resté dans le camp de la mort de Mauthausen jusqu'à sa libération, le 5 mai, par l'armée américaine.
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