mardi 17 février 2015

Israël : une étude inédite montre que de l’eau a coulé sur Mars

 
Des chercheurs de l’Institut Weizmann en Israël viennent de montrer que l’activité volcanique qui a eu lieu sur Mars a pu induire un réchauffement de son atmosphère, permettant la liquéfaction de l’eau, aujourd’hui bloquée sous forme de glace sur les calottes polaires de cette planète froide...

De nos jours l’eau de Mars n’est que solide et forme des calottes polaires, à l’exception des canyons de l’équateur où subsiste de l’eau liquide très salée. Les conditions de température et de pression sur cette planète froide entraînent instantanément la solidification ou la sublimation de l’eau.
Pourtant, plusieurs observations réalisées ces dernières années sur la planète rouge suggèrent que l’eau a pu y exister sous forme liquide. Ceci expliquerait les superbes images envoyées par l’astromobile Curiosity de la NASA montrant des vallées, des cratères et autres formations géologiques explicables par la présence d’eau érodant la roche. L’analyse des échantillons collectés sur la planète montre également la présence de minéraux dont la formation est directement liée à la présence d’eau (tels que la goethite). Et si l’eau était liquide, la vie a très bien pu s’y développer…
Cette hypothèse est de nouveau étayée par une toute récente étude publiée par la NASA montrant pour la première fois la présence de molécules organiques sur cette planète !

Les volcans à l’origine de la liquéfaction de l’eau

Les recherches menées à l’Institut Weizmann par le Pr Itay Halevy et le Pr James Head de l’Université Brown (Etats-Unis) suggèrent que les volcans de Mars, aujourd’hui éteints, auraient pu réchauffer périodiquement l’atmosphère de la planète grâce à l’émission de souffre. Selon ce modèle publié dans la revue en ligne Nature Geoscience, l’eau de Mars se serait liquéfiée et aurait ainsi formé les structures que l’on observe aujourd’hui.
Expliquer comment l’activité volcanique aurait pu réchauffer l’atmosphère semble paradoxal car, sur Terre, c’est l’inverse qui se produit : les émissions de souffre et de poussière lors d’éruptions volcaniques ont tendance à refroidir la planète en empêchant le rayonnement solaire de traverser l’atmosphère. Une activité volcanique intense serait ainsi la cause du petit âge glaciaire entre 1300 et 1800 de l’ère commune et, plus loin dans le temps, aurait contribué à l’extinction des dinosaures à la fin du Crétacée. Cependant, sur Mars, les chercheurs font l’hypothèse que l’atmosphère était probablement déjà très poussiéreuse et ainsi le bilan net de l’impact des éruptions volcaniques aurait pu être différent.

Un nouveau modèle explicatif

Pour mieux comprendre le phénomène, les chercheurs ont calculé la taille des anciennes éruptions volcaniques sur la base des formations volcaniques observées à la surface de la planète. Leurs estimations montrent que les éruptions ont été très violentes, sûrement cent fois plus intenses que celles se produisant sur Terre, et auraient probablement durée une dizaine d’années. La quantité de gaz ainsi rejetée a pu être phénoménale par rapport à ce que la Terre a connu.
Le modèle développé par les chercheurs israéliens montre qu’une grande quantité de gaz à effet de serre émis lors de l’éruption volcanique aurait entraîné un réchauffement de la planète. Bien sûr, ce réchauffement aurait également été contrebalancé par le refroidissement entraîné par des particules d’acide sulfurique (formées par l’oxydation du dioxyde de souffre rejeté en grande quantité par le volcan dans l’atmosphère) empêchant aux rayons du soleil de pénétrer l’atmosphère rendu également très poussiéreux lors de l’éruption.
Cependant, en considérant l’atmosphère de Mars déjà très poussiéreuse, l’acide sulfurique se serait alors déposé autour de la poussière, limitant le refroidissement et produisant un effet net positif pouvant donc réchauffer la planète.
Cette augmentation de la température de quelques degrés aurait été suffisante pour permettre à l’eau de se liquéfier dans les basses latitudes.
Les chercheurs estiment donc qu’autour de l’équateur de Mars, de l’eau se serait bien écoulée pendant des dizaines, voire des centaines d’années après les éruptions volcaniques, sculptant la surface de la planète rouge.

Source SiliconWadi