dimanche 22 décembre 2013

Un député juif hongrois poursuivi par son passé antisémite

 
Il est difficile de se débarrasser d’un lourd passé d’antisémite notoire. Csanad Szegedi, député hongrois, appartenait au parti d’extrême droite Jobbik. Sa vie a changé de façon radicale lorsqu’il a découvert un beau jour qu’il était juif. Depuis, il a quitté sa formation politique et a effectué un retour impressionnant vers le judaïsme.



Si ce revirement est assez spectaculaire, il ne règle pas pour autant tous les problèmes. Invité à donner une conférence devant les membres de la communauté juive Habad de Montréal, il a été refoulé dès son arrivée à l’aéroport de Montréal. Le motif invoqué : les autorités locales, connaissant son parcours, craignaient qu’il ne soit venu pour inciter à la haine contre le peuple juif.
Il était question au préalable de le renvoyer dans son pays ‘sans autre forme de procès’ mais le député a présenté sa carte de parlementaire européen et a expliqué qu’il avait rejoint la communauté juive, qu’il se rendait régulièrement aux offices à la synagogue et même qu’il mettait les Tefilin tous les jours.
Les Canadiens, embarrassés par cet incident, lui ont alors proposé de rester vingt-quatre heures dans le pays avant de rentrer chez lui. Mais ce délai ne lui donnait pas la possibilité de prononcer son allocution. Fort heureusement, il avait enregistré sa conférence à l’avance et elle a donc pu être retransmise en son absence devant l’assistance réunie pour l’écouter.



Reste à savoir pourquoi Csanad Szegedi a été victime d’une telle attitude à son égard : d’après des informations recueillies sur place, deux membres de la communauté juive de Montréal d’origine hongroise n’auraient, semble-t-il, pas cru à la sincérité du député et l’auraient alors dénoncé aux autorités, convaincus qu’il était encore antisémite.
Szegedi déplore cet incident mais il ne garde aucune rancune. « A la limite, a-t-il précisé, je peux même les comprendre. Je regrette seulement de ne pas avoir pu m’exprimer clairement pour présenter mes positions et entendre les réactions de l’assistance ».

Source Chiourim