Le bilan de la première année de la Prime pour l’Emploi en Israël est mitigé: le montant de la prime est trop faible pour aider les foyers modestes. La prime pour l’emploi (appelé aussi « impôt négatif ») existe en Israël depuis 2008, à titre expérimental et dans certaines régions du pays. Ce n’est qu’en 2012 qu’elle a été étendue à l’ensemble du pays et généralisée à tous les Israéliens à bas salaires. Son objectif officiel est de fournir un revenu supplémentaire aux Israéliens qui travaillent mais dont le revenu est trop bas.
La prime est versée aux salariés justifiant d’un salaire mensuel ne dépassant pas 6.717 shekels (1.300 shekels). Elle est payée au début de chaque trimestre, à condition toutefois d’en faire la demande. L’étude que publie aujourd’hui la Banque d’Israël permet de tirer un premier bilan de l’application complète du dispositif.
LA MOITIÉ DES AYANTS-DROIT NE LA DEMANDE PAS
L’an passé, le nombre de bénéficiaires s’est monté à 181.000 israéliens. En revanche, le Trésor estime que 370.000 travailleurs modestes y avaient droit, soit 10 % des salariés : autrement dit, seulement 49% des ayants-droit ont fait la demande de la prime et l’ont obtenue.
Selon la Banque d’Israël, la prime remplit bien son rôle puisqu’elle bénéficie aux revenus les plus modestes : 75% des montants versés ont bénéficié à 40% des salariés les plus modestes.
La décomposition des bénéficiaires selon leurs caractéristiques démographiques indique que 80% d’entre eux sont des couples avec enfants, dont le tiers avec trois enfants ou plus. Parmi les bénéficiaires, on y trouve 24% de nouveaux immigrants, 16% d’arabes, 11% de familles monoparentales et 9% de Harédim.
UNE PRIME TROP FAIBLE
En 2012, le Trésor a versé 525 millions de shekels sous forme de prime pour l’emploi, soit 110 millions d’euros. Le montant moyen de la prime s’est élevé à 2.900 shekels par an et par salarié (600 euros). C’est l’équivalent d’un tiers du salaire moyen mensuel en Israël. Pour de nombreux économistes israéliens, le montant de la prime est insuffisant pour fournir aux salariés modestes un complément de revenu adéquat.
La banque centrale estime que « la prime pour l’emploi atteint bien son objectif puisqu’elle est focalisée sur les populations les plus modestes et les familles nombreuses ». En revanche, son étude reconnaît que « le montant actuel de la prime est sensiblement inférieur aux mécanismes semblables qui existent dans d’autres pays, comme les Etats-Unis et l’Angleterre : la réévaluation de son montant pourrait réduire le taux de pauvreté parmi les familles nombreuses ».
Source Israel Valley