Une organisation israélienne, Hashava, s’est donnée pour mission de localiser les biens et actifs basés en Israël appartenant à des personnes disparues pendant la Shoah, et de les restituer à leurs héritiers légitimes.
Avant que la Seconde Guerre mondiale n’embrase l’Europe, nombreux furent les Juifs qui voulurent émigrer vers la Palestine, investir dans le rêve sioniste ou tout simplement faire des placements financiers, que cela soit en actions, dans les banques, les terrains ou l’immobilier. Parmi ceux-ci, un riche homme d’affaires originaire de Pologne avait acquis des parcelles de terrain dans ce qui deviendrait plus tard l’État d’Israël. Il périra pendant la Shoah avec sa femme et son unique fils. Après 70 ans, et grâce au travail réalisé par l’association israélienne Hashava [Restitution, en français], ses nièces, qui avaient émigré en France avant la guerre, ont été identifiées et leurs ayants droit se sont vu transférer, grâce au travail de l’association, la somme de 1.300.000 euros.
De fortes pressions ont obligé les politiciens à agir pour la restitution des actifs aux ayants droit ayant fait leur alyah dans les années 90. Il était en effet jugé dégradant de voir l’Allemagne faire ce travail de réhabilitation alors que rien n’était fait en ce sens du côté de l’État hébreu. Au début des années 2000, la Knesset a établi une commission d’investigation parlementaire afin d’identifier les actifs basés en Israël pour les transférer aux héritiers légitimes. La commission parlementaire a analysé l’intégralité des actifs israéliens qui n’avaient pas été affectés à leur propriétaires légaux et a découvert qu’il existait des comptes bancaires «dormants» administrés par des banques israéliennes, des actions dans des sociétés locales, des contenus de coffres et des actifs immobiliers détenus par différentes entreprises et organismes. Le travail de cette commission a débouché en 2006 sur le vote de la «loi sur les actifs des victimes de la Shoah», qui a ensuite mené à la création de Hashava.
L’association identifie les biens laissés en déshérence par des victimes de la Shoah et recherche les héritiers survivants pour leur restituer les actifs. À ce jour, 3000 ayants droit ont été identifiés et ont pu récupérer les actifs de leur famille. Près de 88 millions de shekels (environ 19 millions d’euros) ont été ainsi restitués. 170 millions de shekels ont été réclamés, mais des informations complémentaires doivent être réunies pour les verser aux demandeurs. Enfin, 800 millions de shekels attendent toujours d’être réclamés par des héritiers. Afin d’identifier si des proches ayant péri dans la Shoah figurent dans la liste des propriétaires de biens établie par l’association, celle-ci invite les Juifs du monde entier à visiter son site Internet. Les familles des personnes figurants sur cette liste sont invitées à remplir un formulaire de restitution afin que les fonds reviennent au plus vite à leurs héritiers légitimes.
Pour Elinor Kroitoru, directrice du département des recherches à Hashava, «Il s’agit d’un devoir moral pour Israël de retrouver ces héritiers et de leur rendre leur argent». L’association assiste aussi les survivants de la Shoah nécessiteux et œuvre pour la perpétuation de la mémoire des victimes. Hashava a localisé avec succès des ayants-droit dans le monde entier et à présent se focalise sur les pays d’Europe avec pour objectif de trouver les propriétaires de 60.000 actifs.
Si vous pensez en faire partie ou si vous connaissez des personnes qui pourraient réclamer ces actifs, contactez Hashava sur le site Internet http://www.hashava.info/French/ ou par téléphone : + 972 3 5164117.
Source JewPop