La Turquie pourrait revoir à la baisse l'indemnisation demandée à Israël pour les familles de victimes du Mavi Marmara, après l'incident qui a opposé Tsahal à une flottille vers Gaza il y a 3 ans, selon un haut responsable israélien, cité par Haaretz. Plus tôt ce mois-ci, selon la même source, une délégation israélienne de haut rang s'est rendue à Istanbul après y avoir été invitée par la Turquie, qui souhaitait reprendre les négociations.
L'équipe israélienne aurait passé plusieurs heures à l'Hôtel Conrad à Istanbul avec l'équipe turque, dirigée par le ministre adjoint des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu, un ancien ambassadeur turc en Israël. L'objectif de la session était le niveau de rémunération des victimes du Mavi Marmara.
En mai, la Turquie exigeait 1 million de dollars pour la famille de chaque victime, alors qu'Israël était prêt à payer seulement 100.000 dollars, mais lors de la réunion d'Istanbul, la Turquie aurait fait une offre inférieure selon le haut responsable israélien.
"L'accord est prêt. Il y a encore des divergences concernant les montants, mais ils sont moins élevés", a déclaré la même source, ajoutant: "Il y a une volonté des deux côtés de normaliser les relations dès que possible".
Dans le cas d'un accord sur la réparation des victimes, Jérusalem et Ankara devraient annoncer immédiatement une amélioration des relations et échanger des ambassadeurs.
Le gouvernement turc devrait par ailleurs adopter une loi qui classera sans suite les réclamations contre des officiers de Tsahal, liées au raid de la flottille et bloquer toutes les revendications semblables à l'avenir. La Turquie devrait également cesser son discours anti-Israël dans les forums internationaux.
Des efforts ont été accomplis au cours des derniers mois pour renouer les liens entre Israël et la Turquie, qui se sont dégradés lors de l'opération israélienne Plomb durci dans la bande de Gaza au début de 2009 pour être réduits à néant en mai 2010, lorsque 9 ressortissants turcs ont été tués sur le Mavi Marmara, après l'intervention de Tsahal, qui voulait stopper une flottille à destination de Gaza, visant à briser le blocus naval israélien sur l'enclave palestinienne.
Cette crise sans précédent a conduit à la dégradation des relations diplomatiques entre les deux pays et l'ambassadeur d'Israël a été expulsé d'Ankara en septembre 2011.
Lors de la visite du président américain Barack Obama en Israël en mars dernier, une timide reprise du dialogue avait été amorcée entre les deux pays. Poussés par Obama, Netanyahou et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, s'étaient entretenus au téléphone. Netanyahou a alors présenté ses excuses au peuple turc pour l'incident de la flottille et les deux hommes ont décidé de rétablir progressivement leurs relations.
Suite à cet entretien, plusieurs séries de pourparlers ont eu lieu mais aucune réelle avancée n'a été notée, en raison de l'impasse sur le montant qu'Israël doit payer aux personnes blessées dans le raid naval et aux familles de victimes. Les révélations du Washington Post en octobre dernier, rapportant que la Turquie avait donné des informations à l'Iran sur les agents du Mossad israélien, avaient gelé officieusement les pourparlers.
Source I24News