Une affaire rarissime entre firmes israéliennes et françaises qui est très commentée par les grands médias éconmiques israéliens qui n’en reviennent toujours pas. Le Groupe Sanofi-Aventis a perdu la première manche face à l’israélien Teva car la justice française la condamne à une amende record de 40,6 millions d’euros !
Selon Libération : "L’autorité de la Concurrence a annoncé mardi avoir sanctionné le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis à hauteur de 40,6 millions d’euros pour avoir dénigré les génériques de Plavix, le quatrième médicament le plus vendu au monde.
Le groupe pharmaceutique a «mis en place auprès des professionnels de la santé (médecins et pharmaciens d’officine) une stratégie de dénigrement à l’encontre des génériques de Plavix afin de limiter leur entrée sur le marché et de favoriser ses propres produits», le princeps Plavix (anti-thrombotique), ainsi que son propre générique Clopidogrel-Winthrop, indique l’autorité dans un communiqué.
Stratégie de communication
L’autorité avait été saisie par Teva Santé, troisième fabricant de génériques en France, filiale de l’israélien Teva Pharmaceutical Industries, leader mondial des génériques. Après l’expiration en juillet 2008 en Europe du brevet qui protégeait ce «blockbuster», utilisé pour la prévention des récidives des maladies cardiovasculaires graves, Sanofi a mis en oeuvre une stratégie de communication dont l’objectif était «d’enrayer le processus de substitution générique», juge l’autorité.
Cette stratégie jouait à deux niveaux, «au stade de la prescription, en obtenant des médecins qu’ils apposent sur l’ordonnance la mention “non substituable”», et au stade de la substitution elle-même, «en incitant à substituer Plavix par son propre générique», au détriment des génériques concurrents, explique-t-elle.
Il ressort de nombreux témoignages «que les visiteurs médicaux et délégués pharmaceutiques de Sanofi-Aventis ont diffusé à l’échelle nationale auprès des médecins et des pharmaciens un discours jetant le doute sur l’efficacité et l’innocuité des génériques concurrents de Plavix et laissant entendre que leur responsabilité pourrait être engagée en cas de problème médical», détaille l’autorité.
Ce discours «a instillé un doute sur la qualité et la sécurité des génériques, sans se fonder sur le moindre fait avéré, puisque rien ne permet de démontrer que les génériques concurrents de Plavix sont moins sûrs que le princeps», souligne encore l’Autorité de la Concurrence.
Sanofi «désapprouve»
Sanofi-Aventis a quant à lui contesté avoir dénigré les génériques de Plavix et veut faire appel. «Sanofi n’a jamais remis en cause la bioéquivalence des génériques de Plavix», souligne dans un communiqué le groupe pharmaceutique qui «désapprouve» la décision de l’autorité et indique préparer «un recours devant la cour d’appel de Paris».
Le groupe ajoute n’avoir jamais «visé spécifiquement le générique de Teva Santé», filiale française de l’israélien Teva Pharmaceutical Industries, leader mondial des génériques, qui avait saisi l’Autorité de la Concurrence, «ou d’autres génériques de Plavix».
Sanofi rétorque qu’il «considère qu’il était normal d’informer les professionnels de santé de l’existence de sels différents et d’indications différentes chez les génériques de Plavix en général (hors auto-générique), afin que les médecins puissent prescrire et les pharmaciens faire usage de leur droit de substitution en connaissance de cause».
Source Liberation