Un navire émirati subtilisé en mer Rouge ; un site d’informations israélien piraté : les milices pro-Iran donnent de la voix. Les rebelles houthis du Yémen se sont emparés d’un navire en mer Rouge, des drones armés ont ciblé l’aéroport international de Bagdad et des pirates informatiques ont frappé un grand journal israélien lundi, a rapporté l’agence américaine Associated Press (AP). Une série d’assauts qui ont montré la portée des milices alliées de l’Iran, le jour anniversaire de l’assassinat par les États-Unis d’un haut général iranien......Décryptage.......
Ces trois attaques ont effectivement coïncidé avec la commémoration massive, à Téhéran, de Qassem Soleimani, le général tué par un drone américain en 2020 en Irak. Le président iranien à la ligne dure Ebrahim Raïssi, a exigé que le monde poursuive l’ancien président américain Donald Trump et le condamne à mort pour avoir ordonné la frappe.
« Ne doutez pas, et je le dis à tous les dirigeants américains, que la main de la vengeance sortira de la manche de l’oumma », a déclaré Raïssi, en référence à la communauté mondiale des musulmans.
Les événements de lundi soulignent les tensions au Moyen-Orient, ébranlé par la décision de Donald Trump, en 2018, de retirer unilatéralement Washington d’un accord visant à limiter le programme nucléaire de Téhéran.
Alors que les pourparlers se poursuivent à Vienne, en Autriche, pour tenter de ressusciter l’accord, l’Iran reste en mesure d’exercer des pressions en dehors des négociations, alors même qu’il est acculé par les sanctions et une guerre larvée avec Israël.
La prise du navire émirati Rwabee marque la dernière attaque en date en mer Rouge, une route cruciale pour le commerce international et les expéditions d’énergie.
Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont reconnu avoir pris possession du navire au large de Hodeïda, un enjeu longtemps contesté dans la guerre acharnée que se livrent les rebelles et la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis au Yémen.
Une déclaration de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, relayée par les médias d’État du royaume, a reconnu l’attaque quelques heures plus tard, affirmant que les Houthis avaient commis un acte de « piraterie armée » impliquant le navire. La coalition a affirmé que le navire transportait du matériel médical provenant d’un hôpital de campagne saoudien démantelé sur l’île lointaine de Socotra, sans fournir de preuves.
« La milice houthiste doit immédiatement libérer le navire, sinon les forces de la coalition prendront toutes les mesures et procédures nécessaires pour faire face à cette violation, y compris l’usage de la force », a déclaré le général de brigade Turki al-Malki dans un communiqué.
La télévision d’État saoudienne a ensuite affirmé que les Houthis voulaient transférer des armes sur le navire.
Un porte-parole militaire des Houthis, Yahia Sarei, a annoncé que les forces rebelles avaient saisi ce qu’il a décrit comme un « cargo militaire » émirati transportant du matériel dans les eaux territoriales du Yémen « sans aucune licence » pour se livrer à des « actes hostiles ». Il a ajouté que les rebelles donneraient plus de détails sur cette saisie ultérieurement.
Une agression similaire s’est produite en 2016, impliquant le navire émirati SWIFT-1, qui faisait des allers-retours en mer Rouge entre une base de troupes émiraties en Érythrée et le Yémen.
Le navire avait été attaqué par les forces houthistes. Le gouvernement émirati avait affirmé que le SWIFT-1 transportait de l’aide humanitaire – les experts de l’ONU ont par la suite déclaré à propos de cette affirmation qu’ils n’étaient « pas convaincus de sa véracité ».
Aucun groupe n’a immédiatement revendiqué la responsabilité du piratage du site web du Jerusalem Post. Les pirates ont remplacé la page d’accueil du quotidien par une image représentant un missile provenant d’un poing portant un anneau longtemps associé à Soleimani.
L’image montrait également une cible explosive utilisée lors d’un récent exercice militaire iranien et conçue pour ressembler au centre de recherche nucléaire Shimon Peres Negev, près de la ville israélienne de Dimona.
Dans un tweet, le Post a reconnu avoir été la cible de pirates informatiques. « Nous sommes conscients du piratage apparent de notre site web, parallèlement à une menace directe pour Israël, a écrit le journal anglophone. Nous travaillons à résoudre le problème & remercions les lecteurs pour leur patience et leur compréhension ».
Le journal a ensuite restauré son site. Et noté que des pirates informatiques soutenant l’Iran avaient déjà ciblé sa page d’accueil en 2020.
Le piratage est intervenu après que l’ancien chef du renseignement militaire israélien a reconnu publiquement, fin décembre, que son pays était impliqué dans le meurtre du général Soleimani.
Source Le monde arabe
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