Le Français Michel Houellebecq, la Canadienne Margaret Atwood, l’Américano-Caribéenne Jamaïca Kincaid, le Kényan Ngugi wa Thiong’o, entre autres, étaient donnés comme favoris. C’est finalement une poétesse et essayiste, Louise Glück, qui est doublement primée pour sa littérature et sa poésie en recevant la plus haute distinction littéraire au monde.
Peu connue en France et en Europe, elle avait reçu de nombreux prix littéraires très importants aux États-Unis, dont la National Humanities Medal. En 1993, Louise Glück avait remporté le prix Pulitzer de poésie pour The Wild Iris, avant de recevoir le National Book Critics Circle Award et le prix de l’Académie des poètes américains pour The Triumph of Achilles.
Autre distinction mémorable : le National Book Award pour Faithful and Virtuous Night.
Intensité émotionnelle
Née le 22 avril 1943 à New York, Louise Elisabeth Glück est l’aînée de deux filles d’un homme d’affaires juif hongrois émigré aux États-Unis. Elle a grandi à Long Island, dans l’État de New York.
Divorcée deux fois, elle vit actuellement à Cambridge, dans le Massachusetts. Au-delà de son travail d’écrivain, elle mène aussi une brillante carrière universitaire dans les plus prestigieuses institutions du pays. Elle est actuellement professeure d’anglais à l’université de Yale.
Son œuvre est fortement influencée par des poètes objectivistes comme Louis Zukofsky, fils de parents juifs lituaniens, George Oppen, fils de George August Oppenheimer, ou Charles Reznikoff, fils d’émigrants juifs russes. Ses écrits sont réputés pour leur intensité émotionnelle et leur recours régulier aux mythes, à l’histoire ou à la nature donnant matière à une réflexion sur l’expérience personnelle et la vie moderne.
Dès son plus jeune âge, ses parents l’initient à la mythologie grecque et aux contes classiques.
« Firstborn »
Souvent décrite comme une poétesse autobiographique ayant souffert et surmonté une anorexie nerveuse pendant son adolescence, elle a fait un lien entre la mort d’une sœur aînée, décédée avant sa naissance, et sa maladie. Son premier recueil de poèmes, Firstborn, a été publié en 1968, suivi de plusieurs périodes marquées par un blocage d’écriture. Deux ans après avoir donné naissance à son fils Noah en 1973, elle réussit sa percée littéraire avec The House on Marshland.
Un autre événement tragique, l’incendie de sa maison dans le Vermont, provoquera l’écriture de ses poèmes pour Le triomphe d’Achille, publié en 1985, souvent décrit comme l’œuvre la plus pure et précise de son époque.
Sa douleur après la perte de son père se retrouve dans Ararat, publié en 1990, qui forgera sa réputation de poétesse de la beauté et de la tristesse et la fera entrer dans le petit cercle des poètes à la fois populaires et acclamés par la critique.
La seizième femme lauréate du prix Nobel de littérature
Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, Glück avait publié en 2004 October, un poème en six parties, inspiré des mythes grecs anciens, pour surmonter le traumatisme de l’événement. En 2017, elle publie American Originality, un autre recueil de poèmes.
Après la Polonaise Olga Tokarczuk, Prix Nobel de littérature 2018, Louise Glück est la seizième femme lauréate.
En revanche, avec cinq Européens « nobélisés » ces six dernières années, l’Académie reste très centrée sur le Vieux Continent et la langue anglaise, trente fois primée depuis 1901, année de création des prix Nobel.
On est donc loin de la promesse d’une « distribution globale » géographique et linguistique, sachant que presque deux tiers des lauréats ont publié leurs œuvres en anglais, français, allemand ou espagnol ; seulement quatre lauréats sont issus du continent africain.
Source Visage du Bénin ( & Rfi)
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