mardi 8 septembre 2020

Tollé au Liban après les propos du chef du mouvement terroriste islamiste Hamas


La visite du chef du mouvement terroriste islamiste Hamas Ismaïl Haniyé à Beyrouth et, plus particulièrement ses propos lors de son passage au camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué sur "l’amélioration des capacités militaires de sa formation contre Israël", ont suscité de vives réactions de la part de plusieurs personnalités libanaises, qui y ont vu une mise en danger du Liban.......Décryptage.........



Haniyé avait déclaré, lors de son passage triomphal dimanche à Aïn el-Héloué, le plus grand camp palestinien du Liban situé près de Saïda, que son mouvement « a amélioré son artillerie » et détient désormais « des roquettes » dont la portée va « au-delà de Tel-Aviv », ainsi que l’a rapporté notre correspondant Mountasser Abdallah.
« Nous n’allons pas reconnaître Israël et nous restons attachés à nos constantes et nos droits, ainsi qu’au droit de retour qui est un droit sacré » qu’aucun responsable « ne peut laisser tomber », a-t-il ajouté. « La normalisation ne représente pas les peuples arabes, ni leur conscience, ni leur histoire, ni leur héritage », a également estimé le chef du Hamas.
« Vos prises de position, à l’ombre du Hezbollah iranien, ne servent ni la cause de la Palestine ni ne contribuent à unifier les rangs palestiniens en vue de la résistance contre l’occupant, lui a lancé hier l’ancien ministre Achraf Rifi. 
L’Iran utilise la cause palestinienne comme une carte de surenchère et de manœuvre. 
Ce pays a creusé le fossé entre les factions palestiniennes et soutenu le modèle de Gaza. Ce qu’il a fait en Palestine est une copie conforme de son projet pour effriter le Liban, le Yémen, l’Irak et la Syrie. »
M. Haniyé, rappelons-le, avait été reçu par le secrétaire général du mouvement terroriste chiite libanais Hezbollah Hassan Nasrallah, selon un communiqué de la formation chiite. 
Les deux dirigeants avaient passé en revue « les développements politiques et militaires en Palestine, au Liban et dans la région », évoquant « les dangers qui pèsent sur la cause palestinienne », notamment « les projets arabes de normalisation » avec Israël, selon ce même communiqué. 
Ils ont souligné « la solidité » des liens entre le Hezbollah et le Hamas, ainsi que la « stabilité » de « l’axe de la résistance ».
Selon M. Rifi, « donner à l’Iran le contrôle de la carte palestinienne est une erreur monumentale, et le pire serait de lui accorder le contrôle des camps palestiniens au Liban afin qu’il puisse les utiliser quand il aura perdu toutes les autres cartes en sa possession ». 
« Tous ceux qui contribueront à cela auront gravement nui autant au Liban qu’à la Palestine », a-t-il ajouté. 
« Le Liban est un pays indépendant et non une scène à la disposition de l’Iran. Les Palestiniens ont retenu les leçons de la guerre et comprennent la gravité de confier leur cause aux acteurs de la moumana’aa qui ont massacré les Palestiniens des camps, comme à Yarmouk (en Syrie, NDLR) », a poursuivi M. Rifi.

« Non à un rôle militaire des factions palestiniennes »

De son côté, le Rassemblement (chrétien) de Saydet el-Jabal a lié les propos de M. Haniyé au rôle palestinien durant la guerre de 1975-1990, rejetant tout « retour des factions palestiniennes à un rôle militaire et sécuritaire avec déploiement d’armes sur le territoire libanais ». 
« En vérité, la réunion des secrétaires généraux des factions palestiniennes au Liban nous rappelle l’époque du “Fatehland”, quand le Liban était réduit à être une scène », poursuit le rassemblement dans un communiqué.
Saydet el-Jabal fustige par ailleurs le silence des dirigeants, autant libanais que palestiniens, et celui de l’ensemble des partis politiques à l’encontre de cette visite et des manifestations armées qui l’ont accompagnée, estimant que « cette dérobade les rend d’autant plus responsables de toutes les conséquences qui pourraient résulter de l’agressivité politique » dont a fait preuve le responsable palestinien.
Pour sa part, sur Twitter, Richard Kouyoumjian, ancien ministre des Forces libanaises, s’est demandé « comment le chef du Hamas se permet de lancer des menaces contre Israël à partir d’un pays qui n’est pas le sien, surtout que l’armée libanaise est déployée sur la frontière sud ». 
« Qui lui a donné ce droit ? a-t-il poursuivi. Pourquoi l’État libanais ne prend-il pas position ? Nous avons assez de problèmes, qu’il aille faire ses démonstrations de force dans son pays, en terre de Palestine, pas au Liban. » De nombreux internautes se sont exprimés par ailleurs dans ce sens.
Sur un autre plan, M. Haniyé, qui n’a pas été reçu par les principaux officiels libanais, s’est toutefois réuni hier avec la députée de Saïda Bahia Hariri, membre du bloc du Futur. 
Celle-ci a déclaré « soutenir toute initiative visant à unifier les rangs palestiniens et mettre fin au schisme actuel » entre Gaza et la Judée Samarie. 
M. Haniyé a également été reçu par la direction de la Jamaa islamiya à Saïda.

Source L'Orient le Jour
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