La juge d'instruction militaire Najat Abou Chacra a inculpé mercredi la militante Kinda el-Khatib pour collaboration avec "l'ennemi israélien" et violation de la loi sur le boycott d'Israël, rapporte l'Agence nationale d'infromation (Ani, officielle).
L'Ani rappelle que la jeune femme avait été arrêtée en juin dernier pour contacts avec des agents qui travaillent pour le compte d'Israël et de s'être rendue de manière illégale en Israël via la Jordanie, en 2019.
Selon le quotidien libanais Al-Akhbar, réputé proche du Hezbollah, l'acte d'accusation "fait mention du fait qu'à plusieurs reprises, sur les réseaux sociaux, Kinda el-Khatib avait exprimé le souhait d'ouvrir la frontière entre Israël et le Liban et de s'en prendre au Hezbollah, et ce à travers des contacts avec des agents israéliens".
En juillet dernier, la Cour de cassation militaire avait rejeté la demande de libération déposée par l'avocate de la jeune militante.
Connue pour sa position hostile au Hezbollah et au chef de l’État Michel Aoun, Kinda el-Khatib avait été arrêtée à son domicile à Halba (Akkar) par la Sûreté générale.
Sa famille rejette ces accusations et estime que leur motif est politique. A plusieurs reprises, des manifestants anti-pouvoir ont protesté devant le tribunal militaire de Beyrouth pour réclamer la libération de la jeune femme.
L'ONG Amnesty International avait pour sa part demandé à ce que les autorités judiciaires libanaises "défèrent immédiatement" cette affaire devant la justice civile.
Certains observateurs n'ont pas manqué de faire le lien entre cette affaire et celle du dramaturge et acteur libanais Ziad Itani, arrêté en 2017 pour avoir, selon la sécurité libanaise, "collaboré et communiqué" avec l'Etat hébreu. Détenu pendant plusieurs mois, il avait été finalement innocenté et relâché en mars 2018.
Une responsable de la police libanaise avait alors été inculpée pour son rôle présumé dans la falsification d'accusations à l'encontre de l'acteur.
Source L'Orient le Jour
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