Toutes les capitales ont désormais leur design week et parfois, elles se ressemblent un peu… Mais celle de Jérusalem est unique ! La manifestation tire sa singularité de l’extraordinaire richesse culturelle de la ville. Plutôt que de présenter un alignement de nouveaux designers plus ou moins talentueux, ses curateurs ont choisi d’envisager le design comme une solution possible aux innombrables conflits qui empoisonnent la région.......Détails.........
Pour cette quatrième édition, Anat Safran et Tal Erez ont choisi comme thème l’Est, une façon de regarder vers l’Asie bien sûr mais aussi vers la partie arabe de la ville et les pays voisins du Moyen-Orient.
Le cœur de la Jerusalem Design Week bat à proximité du centre historique, dans la Hansen House.
Cette ancienne léproserie édifiée au XIXe a été désaffectée en 2000. Rénovée mais encore dans son jus, elle accueille depuis 2017 un centre culturel lié à l’école d’arts appliqués de Bezalel et dédié au design, aux médias et aux technologies.
La Hansen House métamorphosée par l’installation « 90 degrees » de HQ Architectes. La Hansen House métamorphosée par l’installation « 90 degrees » de HQ Architectes.
Pour coller à sa thématique, HQ Architects a décidé de créer une structure en échafaudages et moquette rose qui enveloppe le bâtiment et fait pivoter sa circulation de 90 degrés.
Depuis sa terrasse, le regard se perd désormais vers l’Orient et repense du même coup la circulation de ce labyrinthe où sont installées les œuvres de quelque 200 designers, makers et artistes. Voici nos quatre préférées :
1/ Les tandems heureux de The Matchmaker
Lampe conçue par la designer palestinienne Maisoon Swailem et réalisée par sa mère et sa tante, toutes deux brodeuses. Lampe conçue par la designer palestinienne Maisoon Swailem et réalisée par sa mère et sa tante, toutes deux brodeuses.
Parmi les œuvres exposées dans la Hansen House, The Matchmaker dévoile des objets réalisés en tandem par un designer de Jérusalem Est et un artisan palestinien.
Les savoir-faire traditionnels se marient à des formes contemporaines et permettent de faire émerger des créations comme les lampes brodées de Maisoon Swailem ou le mobilier en bois et verre soufflé d’Abeer Najar et Yacob Al Natche.
Une façon de promouvoir l’économie d’une région en grande difficulté grâce au design.
Mobilier réalisé par le designer Abeer Najar avec un souffleur de verre de Hébron. Mobilier réalisé par le designer Abeer Najar avec un souffleur de verre de Hébron.
Portrait réalisé au fablab de la Hansen House grâce à une machine CNC.
Le résultat est superbe et surtout, pour souligner leur proximité, le fil en question est aussi long que leur trajet pour rentrer chez eux…
3/ La route de la soie réinventée pour l’impression 3D
Théières imprimées en 3D en céramique par les designers du projet Via Binarii.
Pour la faire émerger, le studio anversois Unfold a décidé de s’inspirer de la route de la Soie, qui a mené la céramique de la Chine (où elle a été inventée) à l’Europe par étapes successives.
Ils ont demandé à sept designers du monde entier de s’inspirer d’une théière imprimée 3D créée par un confrère vivant plus à l’Est et d’en livrer une relecture à l’aune de sa propre culture de l’objet.
Le résultat exposé dans la Hansen House propose des pistes esthétiques à suivre…
Au fil d’une nouvelle route de la soie naît une esthétique singulière.
Installation « Middle Middle East » d’Oded Ben Yehuda. Installation « Middle Middle East » d’Oded Ben Yehuda.
Ces états unis sont représentés par une carte de cactus sous le regard des pères fondateurs d’Israël.
« Je trouvais que le cactus était une plante typiquement israélienne mais je me suis vite rendu compte que les pays arabes y étaient tout aussi attachés… Alors qu’en réalité, cette famille de plantes est originaire d’Amérique du sud ! »
Le designer Oded Ben Yehuda dans son installation au musée d’art islamique de Jérusalem
Jean-Christophe Camuset
Source The Good Hub
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