L'armée israélienne a fait porter aux autorités libanaises la responsabilité de la mort d'un soldat israélien, tué dimanche soir par des tirs venant du Liban le long de la frontière libano-israélienne.Un sergent israélien de 31 ans a été tué par ces tirs alors qu'il conduisait un véhicule aux environs de Rosh Hanikra, tout près de la frontière au niveau de Naqoura, selon l'armée, précisant qu'il avait essuyé six ou sept tirs."A notre connaissance, c'est un soldat libanais qui a tiré sur notre soldat. Nous tenons le gouvernement et l'armée libanaise pour responsables de ce qui arrive de leur côté", a déclaré le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon, selon un communiqué officiel.Une réunion des officiers de liaison israéliens et libanais avec la Finul (Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban) est prévue lundi, a indiqué M. Yaalon.
"Nous exigerons que l'armée libanaise explique exactement ce qu'il s'est passé et si ce soldat a agi de sa propre initiative, ce qu'il est advenu de lui et comment l'armée libanaise compte empêcher que cela se reproduise", a indiqué le ministre israélien.Un porte-parole de l'armée israélienne, le commandant Arye Shalicar, a affirmé à l'AFP qu'après cet accrochage, les militaires israéliens envoyés dans le secteur avaient repéré "deux suspects de l'autre côté de la frontière"."Nous avons tiré sur eux et avons constaté qu'au moins l'un d'entre eux avait été touché. Nous pensons qu'il s'agissait de soldats libanais, impliqués dans les tirs contre le soldat", a-t-il ajouté.L'incident n'a pas été confirmé de source militaire libanaise, mais l'armée libanaise a fait état lundi d'un survol de drone israélien au-dessus de Naqoura, dans le sud du pays, pendant plus de deux heures dans la nuit.
Le porte-parole de la Finul, Andrea Tinenti, a confirmé à l'AFP que la force onusienne avait été "informée d'un grave incident", sur lequel elle enquêtait.Il s'agit de l'accrochage frontalier le plus meurtrier depuis août 2010, quand un soldat israélien, deux soldats et un journaliste libanais avaient été tués.Les commentateurs des médias israéliens soulignaient que, comme à l'époque, l'ampleur des représailles dépendrait du fait de savoir s'il s'agissait d'une attaque isolée ou au contraire d'une opération ordonnée par le Hezbollah ou par l'armée libanaise.
Le Hezbollah nourrit des motifs de vengeance, en particulier après l'assassinat au début du mois d'un de ses chefs, Hassan Lakkis imputé par le mouvement chiite à Israël, qui a démenti, rappelle le correspondant militaire du quotidien Haaretz.Selon lui, déjà empêtrés dans des crises régionales, notamment en Syrie pour le mouvement chiite, "ni Israël ni le Hezbollah ne souhaitent une vaste confrontation militaire".
"Dans le même temps, il semble que le Hezbollah préférerait des attaques discrètes - par exemple en agissant par l'intermédiaire de soldats libanais - pour ne pas se retrouver accusé et éviter d'être entraîné dans une véritable guerre avec Israël", écrit-il.La situation à la frontière israélo-libanaise est généralement calme depuis que l'armée israélienne et le Hezbollah se sont affrontés très durement à l'été 2006.Plus de 1.200 Libanais avaient été tués, en majorité des civils, ainsi que 160 Israéliens, des militaires pour la plupart.
Source L'Orient le Jour