Le géant portuaire a annoncé qu'il souhaitait répondre à l'appel d'offre israélienne d'ici à la fin du mois. Le plus grand opérateur portuaire privé d'Europe, Eurogate, a officiellement annoncé son intention de répondre à l'appel d'offres lancée pour les ports de Haïfa et d'Ashdod. Le gouvernement prévoit de construire des ports à gestion privée afin de rivaliser avec les installations gérées par l'Etat dans les deux villes israéliennes côtières de la Méditerranée,avec l'espoir de faire baisser les coûts des transports et de les rendre plus efficaces.
Le plan a suscité une vigoureuse résistance des comités de travailleurs portuaires d'Ashdod et de Haïfa.
La fédération syndicale du travail "Histadrout" (à laquelle les comités de travailleurs d'Ashdod et de Haïfa sont affiliés) a présenté une demande au tribunal national du travail jeudi pour obtenir l'autorisation d'un dépôt de préavis de grève pour protester contre le plan de réforme du gouvernement, que la Histadrout a qualifié d'unilatéral.
Eurogate dirige des ports en Allemagne, en Italie, au Portugal et au Maroc, et emploie un effectif total de 7 660 personnes. La société est détenue conjointement par Eurokai, une société privée allemande appartenant à la famille Eckelmann et l'entreprise de logistique BLG, qui appartient à la ville de Brême. Les deux ont fusionné en 1999 pour former Eurogate, une société au capital d'1,17 milliard d'euros.
L'entreprise a conclu 2012 avec des revenus de 654 millions d'euros et des bénéfices nets de 54,6 millions d'euros.
Gunther Bonz , un membre de la direction de Eurogate, a déclaré aux journalistes israéliens que les ports israéliens comportent trois avantages: leur localisation géographique, un marché stable et croissant, et une approche relativement professionnelle par rapport à leurs voisins.
"Il y a néanmoins des risques politiques dans la gestion d'un port en Israël", a ajouté Bonz "mais qui existe aussi dans d'autres endroits où Eurogate exerce ses activités". Il a cité comme exemple la Russie, notant que la démocratie y était moins développée qu'en Europe de l'Ouest.
M. Bonz, également président de la Fédération des opérateurs de ports privés européens, a déclaré qu'il était conscient de la tension entre les représentants syndicaux du port et le gouvernement, mais n'était pas préoccupé par cela.
Il y a un an, pour pouvoir obtenir les mêmes conditions d'emploi que les travailleurs portuaires espagnoles, la main-d'œuvre d'Eurogate à Tanger au Maroc a lancé une action collective. Eurogate a refusé d'accéder aux demandes des Marocains et une grève de trois mois s'en est suivie . Bien que le différent ait été réglé, les travailleurs du port de d'Eurogate ont toujours des salaires d'un tiers de moins en moyenne, que leurs homologues espagnols.
M. Bonz note toutefois que les salaires des travailleurs portuaires espagnols sont excessifs, en raison de la force des syndicats du pays. En conséquence, selon lui, les ports d'Espagne ne sont pas compétitifs .
Source i24News