La députée israélienne Ayelet Shaked s'est exprimée sur les dossiers chauds de l'actualité pour i24news. "Un Etat qui veut vivre ne libère pas des assassins cruels qui ont été jugés et condamnés", a déclaré la membre du parlement israélien Ayelet Shaked, sur les ondes d'i24news ce dimanche. La députée, le numéro deux du parti national religieux Habayit Hayehudi (Foyer juïf), était l'invitée du Grand Direct d'i24news.
Plus tôt dans la journée, le comité des Affaires ministérielles israélien avait voté contre un projet de loi présenté par son parti qui visait à interdire la libération de prisonniers palestiniens comme geste de bonne volonté dans le cadre de la reprise des pourparlers de paix.
Peu de temps après, les ministres israéliens ont donné leur feu vert à la libération de 26 Palestiniens détenus de longue date.
Une décision erronée
Pour Mme Shaked, "un Etat qui veut vivre ne libère pas des assassins cruels qui ont été jugés et condamnés".
"C'est un trop lourd tribut à payer, surtout lorsqu'au même moment, [le président de l'Autorité palestinienne] Mahmoud Abbas envoie des lettres aux pays européens pour leur demander de boycotter Israël. Il n'y a pas de réciprocité dans ces négociations", a poursuivi la membre de la coalition de Benyamin Netanyahou.
La parlementaire n'a pas hésité à exprimer son désaccord face au geste de Netanyahou pour prouver la bonne foi du gouvernement israélien envers les pourparlers de paix.
"Même si le Premier ministre s'est engagé à libérer ces assassins, nous [au parti Foyer juif] ne pouvons pas être d'accord avec des décisions gouvernementales qui vont à l'encontre de toute morale", a-t-elle déclaré, avant de conclure: "c'est mon devoir d'utiliser tous les moyens politiques à ma disposition pour empêcher des décisions erronées d'être appliquées".
La "folie" de Netanyahou
Questionnée au sujet de l'avenir des actuels pourparlers, la députée a affirmé que "les négociations de paix n'ont aucune chance d'aboutir, car il y a trop d'écarts entre les israéliens et les palestiniens".
Selon elle, "la pression exercée par John Kerry amènera le chaos régional, car elle ne fait qu'alimenter un brasier déjà existant au Moyen-Orient".
"Il faut comprendre la complexité de la région avant de s'y investir. Ici, ce n'est pas l'Europe. Il faut créer de la coopération sur le terrain, économiquement, avant de prétendre pouvoir mettre fin au conflit", a-t-elle ajouté.
Conformément à la position de son parti, la solution à deux Etats souhaitée par Kerry est selon elle impossible. "Je ne vois pas la possibilité de créer un État palestinien dans quelques mois, car les Palestiniens ne sont pas prêts à reconnaître Israël en tant qu'Etat juif", a-t-elle déclaré, avant d'ajouter que "deux États pour deux peuples, ça a déjà été essayé plusieurs fois, et ça a déjà échoué plusieurs fois".
"Ce que Netanyahou est en train de faire c'est ce qu'Albert Einstein décrivait comme la folie, c'est-à-dire réessayer la même chose encore et encore en s'attendant à un résultat différent, sans tirer de leçon", a déploré la politicienne.
Elle a ensuite été interrogée sur la poursuite de la construction en Cisjordanie, pierre angulaire du programme de Habayit Hayehudi et politique soutenue par le Premier ministre. Pour Tzipi Livni, la négociatrice de la délégation israélienne, cette politique menace les négociations de paix.
La jeune politicienne n'y voit quant à elle "pas de rapport", étant donné qu'"Israël à un droit historique et juridique de construire à Jérusalem".
Pour elle, "Israël ne doit pas se plier aux pressions internationales. C'est comme si on disait aux Français de ne plus construire à Paris".
Source I24News