C’était à prévoir : après l’engouement des premiers jours et les condamnations sans appel, les pays occidentaux hésitent à présent à franchir le pas et à engager une action militaire contre le régime syrien, accusé d’avoir utilisé des armes chimiques contre sa population. La Grande Bretagne, par l’intermédiaire de son Premier ministre David Cameron, semblait pourtant résolue à participer à un raid en Syrie. Mais le Parlement n’a pas suivi, refusant de donner son feu vert. Cameron a annoncé devant la Chambres des Communes que son gouvernement renonçait pour l’instant à cette option, attendant pour prendre une décision de consulter le rapport des inspecteurs des Nations unies qui ont mené leur enquête sur place.
Même message, ou presque, des Etats-Unis où le président Barack Obama chercherait à former une « coalition internationale » avant de lancer la moindre offensive. Interviewé par une chaîne télévisée, il a parlé de donner « un coup de semonce au régime syrien », en soulignant qu’il voulait éviter aux USA de répéter « ce qui s’était passé en Irak ».
En France, on retrouve le même changement de ton : alors que le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, en déplacement en Israël il y a quelques jours à peine, s’exprimait durement contre Bachar el Assad, l’accusant d’avoir perpétré un massacre chimique, le président de la République française François Hollande, pourtant très clair sur les positions sévères de la France, a modifié son message en cette fin de semaine, se montrant cette fois beaucoup moins déterminé.
Il a annoncé « qu’une intervention militaire en Syrie n’était plus à l’ordre du jour, du moins dans l’immédiat ». Devant les caméras, Hollande, qui venait de recevoir le président de la coalition nationale syrienne, a déclaré que « tout devait être fait pour une solution politique ».
Apparemment, le fait d’avoir face à eux la Russie et la Chine, qui soutiennent inconditionnellement le régime syrien, influe sur les Occidentaux. Moscou et Pékin, rappelons-le, se sont déclarés prêts à bloquer toute résolution menant à des frappes contre la Syrie.
En Israël, contrairement aux autres pays, la majorité de la population est en faveur d’une intervention musclée en Syrie malgré les risques encourus.
D’après un sondage tout récent, plus de 66 % des Israéliens soutiennent une telle opération alors qu’aux USA et en Grande Bretagne, 90 % des citoyens s’opposent à une action militaire en Syrie. Mais en émettant cet avis favorable, les Israéliens craignent quand même les retombées d’une telle attaque qui pourrait selon certains enclencher une guerre.
Source Chiourim