lundi 16 septembre 2013

Transformer un conflit politique en guerre de religions


L'Autorité palestinienne, en meme temps qu'elle participe à des discussions avec Israël, intensifie ses attaques contre le monde juif sur la question du Mont du Temple. Politiquement, il s'agit d'une stratégie constante visant à écarter de ce lieu tout lien avec le peuple juif et Israël. Vis-à-vis du monde arabe, il s'agit de montrer que les palestiniens "défendent les lieux saints islamiques contre un complot d'Israël". L'Autorité palestinienne, et les médias qu'elle contrôle, ont donc lancé une virulente campagne en fin de semaine dernière, qui a débuté par la déclaration d'un porte parole du gouvernement de Ramallah, selon lequel "les visites des juifs sur le Mont du Temple font partie d'un programme israélien visant à judaïser et à diviser le site dans le but de reconstruire le Temple".

Les médias palestiniens décrivent les visiteurs comme des " hordes de colons et d'extrémistes juifs qui donnent l'assaut à la Mosquée Aqsa pour la profaner . "
La tension monte à Jérusalem et la police a interpelé des dizaines de Palestiniens impliqués dans les affrontements de ces dernières semaines. Certains font désormais l'objet de mesures d'éloignement du Mont du Temple prises par un tribunal de Jérusalem, mais ces mesures n'ont pas calmé la situation.
Il apparait désormais clairement que l'escalade est organisée et entretenue par l'Autorité palestinienne (AP).
La semaine dernière, un groupe lié au Fatah, le parti de Mahmoud Abbas a appelé les "Fedayin a mener des opérations contre Israël" à partir de la fin de la semaine pour protester contre les visites juives sur le Mont du Temple.
La direction de l'AP n'a, pour l'instant, ni commenté – et encore moins pris ses distances – cet appel.
Il est encore difficile d'apprécier si cette menace est réelle ou s'il s'agit de rhétorique.
Mais elle doit prise en compte dans le contexte de cette campagne palestinienne qui vise finalement interdire l'accès du Mont du Temple aux juifs.
En permanence, Mahmoud Abbas tente de ramener la question palestinienne au centre de l'échiquier politique régional-mondial, passablement bouleversé depuis un an entre l'opération militaire israélienne contre Gaza pour faire cesser les tirs sur le sud du pays, la question du nucléaire iranien, la guerre civile syrienne et l'attaque chimique du mois d'août.
La reprise des négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne apparaîtrait presque secondaire au regard de l'actualité mondiale.
A l'inverse, la décision d'Abbas de reprendre les négociations avec Israël ne fait pas l'unanimité ni parmi les factions radicales palestiniennes, ni à Gaza, ni même parmi les membres du Fatah son propre parti.
On lui reproche notamment d'avoir abandonné ses conditions préalables (notamment le gel complet des implantations juives).
La campagne sur le sujet du Mont du temple permet non seulement de détourner l'attention des coulisses des négociations, mais également d'apparaître comme le seul "défenseur" des lieux saints musulmans – dans un monde arabe auquel il reproche son inaction sur le sujet.
Enfin, et à usage interne, cette campagne permet de dépeindre Israël comme un pays qui ne respecte aucune des religions présentes sur son territoire.
Une bonne raison pour exiger le contrôle des lieux saints musulmans (y compris le mont du Temple) et Jérusalem-est au prétexte qu'Israël viole les lois et conventions internationales.
Mais une situation qui pourrait échapper au contrôle de ses instigateurs : en 2000, une campagne similaire de Yasser Arafat avait débouché sur une vague de violences qui avait donné naissance à la seconde intifada, l'intifada d'El Aqsa.

Source Israel Infos