lundi 3 juin 2013

les « frenchies » attendent l'appel d'offres de la 4G (LTE)



"Israël ne s’est pas privé de célébrer ce mois-ci le premier anniversaire de la libéralisation de son secteur télécoms. Il est vrai que cette révolution à la française, dont le coup d’envoi a été donné le 14 mai 2012, a eu pour effet de diviser par deux la facture de l’abonné mobile israélien…

Et ce, à la suite de l’arrivée de deux opérateurs tricolores qui se livrent une concurrence acharnée. D’une part, l’homme d’affaires Patrick Drahi, codétenteur de Numericable et propriétaire du premier câblo-opérateur israélien Hot ; de l’autre, l’ancien directeur général d’Iliad, la maison mère de Free, Michaël Golan (ex-Michaël Boukobza), bien décidé à appliquer à ce marché les mêmes recettes que celles concoctées en France par la firme de Xavier Niel. Avec le même « jeu de massacre » à la clef.
Un électrochoc
La mise aux enchères de deux licences mobiles, puis le lancement, il y a un an, des offres commerciales de Hot Mobile et de Golan Telecom à des prix défiant toute concurrence ont produit un électrochoc. Sur un marché israélien jusqu’alors dominé par trois compagnies en situation de quasi-monopole, les « frenchies » ont dépassé toutes les prévisions. Alors que les analystes tablaient l’an dernier sur une part de marché de 5 % à l’horizon 2016 pour Golan Telecom, le groupe a déjà pris 2,5 % du marché israélien ; avec, en l’espace de douze mois, 257.000 abonnés, dont près de 30 % ont ouvert une ligne à cette occasion, soit « un nouveau client toutes les deux minutes ». Il reste toutefois devancé par Hot Mobile, qui compterait 500.000 abonnés, dont 200.000 n’avaient pas de numéro mobile.

Avec des abonnements mensuels à moins de 20 euros (voix et Internet illimités), les deux nouveaux entrants, qui totalisent 6 % de parts de marché, ont fait perdre de nombreux clients aux opérateurs historiques, qui n’ont pas eu d’autre choix que de s’aligner. Selon un rapport du ministère israélien des Télécoms, pas moins de 1,5 million d’usagers israéliens ont changé d’opérateur mobile au cours de l’année 2012 (contre 800.000 l’année précédente). En outre, l’arrivée des opérateurs tricolores a permis à chaque foyer (doté en moyenne de trois portables) de réaliser une économie annuelle de l’ordre de 1.900 shekels, soit près de 400 euros.
Et bientôt la 4G
Au final, le succès de cette libéralisation du marché des mobiles est tel, que son artisan, l’ex-ministre des Télécoms Moshe Kahlon, a appelé de ses voeux un « big bang » similaire dans le secteur bancaire… Pour autant, la refonte du marché du mobile est loin d’être achevée. Golan Telecom, qui lançait ces derniers jours une nouvelle offre promotionnelle à 10 euros par mois (sans accès Internet), doit encore déployer la moitié de son propre réseau de 800 antennes. Pour gagner son pari, le groupe s’est engagé à investir 1 milliard de shekels pour construire l’infrastructure de son réseau cellulaire. Il s’appuie en attendant sur celui de Cellcom, l’un des opérateurs historiques.

Le marché israélien prépare déjà demain, avec le lancement dans les mois qui viennent d’un appel d’offres dans le domaine de la 4G (LTE), comme l’a confirmé le 28 mai Eden Bar Tal, le directeur général du ministère israélien des Télécoms, lors d’une réunion organisée par Ubifrance. Des enchères qui devraient à nouveau mettre en concurrence les deux opérateurs français".

Source Les Echos