Louis Vielpeau, un habitant de Gorron lance un appel pour que ses parents soient reconnus "Justes parmi les Nations". En 1942, ils ont hébergé pendant six mois deux enfants juifs à Couesmes-Vaucé, dans le bocage mayennais.........Détails........
Et si ses parents étaient reconnus Justes de France ? L'idée a fait son chemin chez Louis Vielpeau, un habitant de Gorron, qui a vécu 40 ans à Couesmes, dans le bocage mayennais.
En 1942, ses parents, un menuisier et une couturière, ont hébergé deux enfants juifs pendant six mois. La famille Gorog, d'origine hongroise, a voulu les mettre en sécurité, pendant qu'ils restaient travailler à Paris. Ils revenaient pendant les vacances voir leurs enfants, Étienne et André.
Louis Vielpeau, qui a aujourd'hui 86 ans, a gardé contact avec eux. Les deux frères vivent désormais en région parisienne.
La famille Gorog arrive à Couesmes en 1942 et logent d'abord dans un café du village. "Je pense qu'ils avaient des amis à Paris qui devaient connaître les gens du café et ensuite ils sont venus chez nous", se remémore Louis Vielpeau, qui habite aujourd'hui à Gorron.
Ses parents étaient connus à Couesmes pour héberger beaucoup de personnes chez eux, comme "un facteur de l'Yonne qui avait été caché car il était communiste".
Les frères Gorog, Étienne et André, ont donc très vite été intégrés chez les Vielpeau. Étienne, l'aîné des enfants, a un an de moins que Louis : ils vont à l'école ensemble.
"Il était dans ma division. J'étais le premier mais avec lui, je ne l'étais plus ... Il était fort", sourit Louis Vielpeau.
Les deux garçons deviennent copains.
C'était formidable, j'avais un copain. Il m'avait appris à jouer aux échecs.
Les enfants n'étaient pas vraiment cachés dans le village.
"Étienne allait à la messe. Je pense que c'est parce que les parents lui avaient dit de se noyer dans la masse", retrace Louis Vielpeau.
La famille Gorog part ensuite à Saint-Siméon dans l'Orne, puis revient à Couesmes en 1944 "dans une ferme". "Ils étaient obligés de changer souvent de place pour éviter les recherches sans doute. Ils ont eu de la chance de s'en tirer d'ailleurs", souligne l'octogénaire.
Les parents de Louis Vielpeau ont pris des risques en hébergeant deux enfants juifs. Louis Vielpeau aimerait donc que ses parents puissent être reconnus "Justes parmi les Nations".
"J'entends de temps en temps que des gens ont été reconnus comme Justes et je me dis : pourquoi nous, on ne l'est pas ?", suggère-t-il. Cette "pensée revient de plus en plus" depuis qu'il vieillit.
La distinction est remise par l'institut Yad Vashem basé à Jésusalem. Il faut donc en faire la demande et respecter certains critères : il faut apporter des preuves, des témoignages et il faut que l'action ait été réalisée à l'époque par une personne non-juive, de façon désintéressée.
Le processus de reconnaissance peut durer des années et parfois ne pas aboutir. Pour les témoignages, Louis Vielpeau peut compter sur ceux des frères Gorog, avec qui il est resté en contact. Ils vivent désormais en région parisienne. "Ils ne nous ont jamais oubliés.
J'ai l'occasion de les voir de temps en temps", sourit-il.
Louis Vielpeau ne se sent pas le courage d'entamer les démarches mais il espère qu'une de ses deux filles le fera un jour.
Vous nous aimez, prouvez-le....