L’amandier est le premier arbre de l’année à fleurir, dès la fin de l’hiver. Il occupe, par conséquent, une place importante dans la tradition juive qui a célébré, les 27 et 28 janvier derniers, la fête de Tou BiChvat, désignée dans la Mishna (le premier recueil de la loi juive orale) comme « le nouvel an des arbres ».........Détails........
« C’est le moment où la sève commence à remonter dans les vaisseaux de l’arbre. L’amandier marque donc le renouveau de la nature », explique le rabbin suisse François Garaï.
Il précise que cette fête avait aussi un intérêt fiscal. Célébrée le 15 du mois shevat (à cheval entre les mois de janvier et février), elle servait en effet de repère au prélèvement de la dîme.
« Dans l’ancien temps, pendant les trois premières années après la plantation de l’arbre, le propriétaire jetait les fruits. La quatrième année, il offrait toute sa production au temple. Tandis que la cinquième année, il récoltait les fruits, prélevait la dîme offerte au temple et pouvait consommer le reste », détaille le rabbin, précisant que de nombreuses familles juives plantent traditionnellement un arbre à cette occasion.
« Depuis le XVI-XVIIe siècle, il est par ailleurs d’usage de manger en ce jour quinze sortes de fruits et en particulier ceux mentionnés dans la Bible », poursuit François Garaï.
Parmi eux, l’amande, qui figure par exemple au chapitre 43 du livre de la Genèse : « Leur père Israël leur dit : ”Puisqu’il le faut, faites ceci : prenez dans vos sacs des meilleurs produits du pays pour en apporter en cadeau à cet homme, un peu de baume et un peu de miel, des aromates, de la myrrhe, des pistaches et des amandes.” »
On retrouve également l’amandier dans les prophéties de Jérémie. « De nouveau, la parole de l’Éternel me fut adressée : ”Jérémie, que vois-tu ?” Et je dis : ”Je vois une branche d’amandier.”
Alors l’Éternel me dit : ”Tu as bien vu ; car je veille sur ma parole pour l’accomplir.” »
Ou encore dans l’Ecclésiaste :
« C’est l’époque où l’on redoute ce qui est haut, où l’on a des terreurs en chemin, où l’amandier fleurit, où la sauterelle devient lourde et où la câpre n’a plus d’effet, car l’homme s’en va vers son habitation éternelle et les pleureurs parcourent les rues. »
« Cet arbre marque visuellement le début du printemps, tandis que son fruit doit, d’après la tradition, être récolté à la fin de l’été. Il est utilisé dans Ecclésiaste 12.5 pour décrire la courte durée du cycle de la vie humaine », décrypte le rabbin François Garaï.
Il ajoute que ce fruit illustre aussi « le passage du négatif au positif car il faut dépecer l’amande, dont la peau est toxique, pour la rendre comestible.
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