lundi 7 décembre 2020

Le récit haletant de Madeleine du Fresne, qui fit s'évader son amie Yvonne Netter du camp de Pithiviers en 1943


Le récit haletant de Madeleine du Fresne, qui fit s'évader son amie Yvonne Netter du camp de Pithiviers en 1943. Yvonne Netter (à gauche) et Madeleine Fauconneau du Fresne (à droite) sont restées en contact jusqu'à la mort de Madeleine en 1976. Pour avoir aidé Yvonne Netter à s'évader, Madeleine Fauconneau du Fresne a été internée, en 1943, à Beaune-la-Rolande, avec une étoile blanche signifiant "Ami des Juifs". Un livre est à paraître en décembre, reprenant son récit publié à l'époque en 1947......Détails......

Au milieu des étoiles jaunes, elle fut, pendant plusieurs mois, une étoile blanche. Avec cette inscription : "Amie des Juifs". Ce qui était un déshonneur pour l'occupant nazi, a fait son honneur.
Madeleine Fauconneau du Fresne (1893-1976) a passé quelques mois au camp de Beaune-la-Rolande, entre mars et juin 1943.
Son tort ? Avoir aidé Yvonne Netter, une avocate juive avec qui elle s'était liée d'amitié au début de la guerre, à s'évader, le 28 février 1943, du camp de Pithiviers (très exactement, de l'hôpital, où certains internés du camp étaient soignés).

Son récit retrouvé presque par hasard

Cette histoire est restée assez peu connue, y compris dans la famille de Madeleine Fauconneau, pendant des décennies. Jusqu'à ce qu'un descendant, Emmanuel Rougier (dont le grand-père était le cousin de Madeleine) tombe, après un décès dans sa famille, sur un document. 
"Une petite enveloppe écrite au crayon à papier de la prison allemande d’Orléans, le 8 mars 1943, et destinée à ma grand-tante", écrit-il.
Emmanuel Rougier a ensuite tiré le fil, effectuant des recherches sur Internet, puis retrouvant la trace d'un livre publié discrètement en 1947, écrit par Madeleine.
Lequel ouvrage revenait sur les années de guerre, cette évasion d'Yvonne Netter de Pithiviers, et l'internement à Beaune-la-Rolande.

Juste parmi les Nations depuis 2018

Emmanuel Rougier a commencé par effectuer les démarches pour que Madeleine Fauconneau du Fresne soit reconnue Juste parmi les Nations : c'est le cas depuis 2018 (le titre lui a été décerné par l’institut Yad Vashem de Jérusalem). 
Puis, il a décidé de republier le livre de 1947, sans effectuer de corrections, mais en retirant simplement quelques pages davantage centrées sur le spirituel et les états d'âme de l'auteure (Madeleine Fauconneau du Fresne était une catholique fervente, et sa foi est très présente dans son récit). 
Cette nouvelle version est enrichie de documents et de mise en contexte, fruit du travail d'Emmanuel Rougier. 
Retitré L'étoile blanche - Mémoires d'une juste, le livre est à paraître, le 9 décembre, aux éditions ediSens.

Un témoignage sur le camp de Beaune-la-Rolande

La résistante raconte donc dans ce texte comment elle a rencontré Yvonne Netter ; comment, lorsque cette dernière fut arrêtée et internée à Pithiviers en 1942, Madeleine (qui habitait à Paris) décida de s'y rendre ; comment elle parvint à rendre visite à son amie, malade et soignée à l'hôpital de Pithiviers (alors géré par une communauté religieuse, les Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul) ; comment elle l'aida à s'évader, avec l'aide d'Henri Tessier, un maraîcher de Pithiviers, et de sa femme Noémie Tessier (tous deux ont été reconnus Juste parmi les Nations en 1984) ; comment elle fut arrêtée, puis internée à Beaune-la-Rolande en tant qu'Amie des Juifs...
La deuxième partie du livre est donc aussi un précieux témoignage sur la vie au sein du camp de Beaune-la-Rolande. 
Madeleine évoque dans son texte : "Des loques sales pendaient à des clous. Une forte odeur d’étable exhalait ses relents…". 
Elle raconte "les souris, les punaises, les puces et les poux". Mais aussi la vie culturelle recréée au sein du camp avec "un peu dans tous les coins, des conférences de philosophie, de littérature et d’histoire".
Libérée en juin 1943, Madeleine Fauconneau du Fresne est restée en contact avec Yvonne Netter jusqu'à la fin de sa vie.

Le livre L'Etoile blanche - Mémoires d'une Juste paraîtra le 9 décembre 2020, avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Il est déjà disponible en pré-vente (19 €), notamment sur le site de l'éditeur, ediSens.

Source La Republique du Centre
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