Fin 2019, Tang Phu Dinh est arrivé en Israël dans le cadre d’un programme de stage en biologie végétale (promotion 2019-2020) conclu entre l’Université d’agriculture et de sylviculture de Hô Chi Minh-Ville et le Centre international de formation en agriculture Ramat Negev d’Israël.
Le stage des étudiants vietnamiens s’est déroulé dans la ferme d’Yiftach Efrat - Kadesh Barnea, qui se trouve au sein du désert de Negev, au Centre d’Israël.
Se mettre à l’épreuve
"Fraîchement diplômé de l’Université d’architecture Tôn Duc Thang, je me suis inscrit dans ce programme de coopération internationale en agriculture, notamment pour deux raisons : assouvir ma curiosité d’une part et faire mes preuves de l’autre", confie Dinh.
"Israël est un pays reconnu pour son agriculture. Pourtant, une fois arrivé sur ce sol, j’étais affolé. Il faisait très chaud. Le stage s’annonçait très difficile en pensant qu’on allait devoir travailler toute la journée dans les champs à la main", avoue-t-il.
L’inquiétude n’a pas duré bien longtemps et a vite fait place à la ferveur et à l’optimisme de la jeunesse.
"Je me suis dit que l’important, c’était aussi de savoir surmonter avec énergie les obstacles". Et de mettre la main à la pâte.
Tang Phu Dinh (droite) et un collègue dans une vaste serre de tomates en Israël.
Initialement prévu pour huit mois, le stage a finalement duré onze mois, à cause de la pandémie de COVID-19.
Une formation éprouvante lors de laquelle Dinh et ses camarades ont pu faire leurs preuves et découvrir l’esprit créatif et les méthodes de travail avancées des Israéliens. "Plus la difficulté se présente à eux, plus ils se montrent actifs et entreprenants. C’est pour nous un exemple admirable de pragmatisme", s’exprime Dinh.
Chaque jour, été comme hiver, les stagiaires se levaient à 05h00, prenaient le petit-déjeuner puis partaient dans les champs. La journée de travail commençait habituellement à 06h00, dans une vaste serre de tomates. Leurs tâches consistaient à relier les pousses de tomate, à éclaircir les feuilles ou à cueillir les fruits, selon la saison.
"En été, la température s’élève souvent à 45°C voire 50°C dans la serre. On a alors trois heures de repos à midi, mais une seule heure en hiver. Le salaire moyen d’un stagiaire est de 4.000-5.000 shekels (environ 1.100-1.400 USD) par mois. Ainsi, après les dépenses quotidiennes, on peut mettre de côté quelques 3.000 shekels (environ 900 USD)", raconte-il.
"Des enfants assidus et studieux"
Chargement des tomates pour les transporter vers les marchés.Son stage devait finir en juin 2020. Mais à cause de la pandémie de COVID-19, les stagiaires ont dû prolonger leur séjour en Israël.
"Nous avons alors commencé un nouveau boulot, celui de faire le grand ménage dans la ferme. Loin d’être facile, ce travail nous a causé vraiment beaucoup de lassitude", avoue Dinh.
Un travail aux tâches multiples et harassantes : arracher les vieux pieds de tomate, pulvériser des pesticides, puis bonifier les terres, démonter la carcasse de la serre, nettoyer de fond en comble…
"Imaginez la scène où, sous un soleil ardent, on devait monter sur la toiture de la serre, marcher sur le chéneau en aluminiums situé à 4-5 m de hauteur… Ou encore : porter sur le dos des gros sacs de fumiers… Tout cela demande d’être en bonne forme et d’avoir de la dextérité, une sacrée endurance et beaucoup de courage".
Malgré tout, ce stage représentait l’occasion idéale de faire ses preuves, à la fois sur le plan physique et moral. De plus, les stagiaires pouvaient contacter directement le patron de la ferme qui venait alors sur place pour examiner le rythme de travail, en préparation de la récolte prochaine.
"C’était un homme gentil et riche en expériences dont nous cherchions à tirer profit. Il se montrait satisfait des stagiaires vietnamiens qu’il surnommait les +enfants assidus et studieux+", partage Dinh.
Dinh et ses camarades vont prochainement terminer leur stage en Israël. Satisfaits des résultats obtenus, ils attendent avec patience la reprise des vols aériens pour regagner le pays.
Vous nous aimez, prouvez-le....