L’Europe a perdu près de 60 % de sa population juive au cours des 50 dernières années, principalement en raison de l’effondrement de l’Union soviétique. Avec l’ouverture des frontières, de nombreux Juifs ont alors quitté l’Europe de l’Est pour Israël et, à un degré moindre, les États-Unis et l’Allemagne. Résultat, environ 9 % de la population juive dans le monde vit aujourd’hui en Europe, contre près de 90 % à la fin du XIXe siècle........Détails........
Ces chiffres proviennent d’un rapport publié, mercredi 21 octobre, par l’Institute for Jewish Policy Research, un institut de recherche indépendant basé à Londres. Au total, environ 1,3 million de Juifs vivent en Europe en 2020, soit environ 0,1 % de la population du continent.
Les deux tiers d’entre eux vivent en France, au Royaume-Uni et en Allemagne. Les auteurs du rapport estiment à 448 000 le nombre de Juifs vivant en France en 2019, contre 292 000 au Royaume-Uni et 275 000 en Allemagne.
Entre la fin des XVIIIe et XIXe siècles, explique le rapport, le nombre de Juifs dans le monde est passé à plus de 10 millions, et a grimpé encore à 16,5 millions à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
La majeure partie de cette croissance s’est produite en Europe de l’Est, puis en Amérique, et ensuite en Palestine et en Israël.
Le meurtre de 6 millions de Juifs pendant l’Holocauste a réduit cette population à environ 11 millions, « perturbant radicalement ce qui avait été jusque-là la construction et la transformation continues de la communauté juive européenne ».
Un changement radical du centre de gravité
En 1880, 88 % des Juifs du monde vivaient en Europe. En 1945, ce pourcentage est tombé à 35 %, puis à 26 % en 1970 et à 9 % en 2020. La majeure partie de cette baisse s’est produite en Europe de l’Est qui compte, en 2020, 2 % de la population juive mondiale contre 26 %, en 1945.
« L’ouverture des portes de l’Union soviétique » a provoqué le départ de plus de 1,8 million de Juifs de l’Europe de l’Est entre 1969 et 2020, souligne le rapport, entraînant « un changement radical du centre de gravité de la population juive de l’est vers l’ouest du continent ».
L’étude révèle également que près de 70 000 Juifs nés en Israël vivent désormais en permanence en Europe, dont environ 25 % au Royaume-Uni. La grande majorité des Juifs européens - dont 90 % des Juifs britanniques - ne prévoient pas activement d’émigrer en Israël ou ailleurs.
Entre 75 000 et 100 000 Juifs ont quitté la France depuis l’année 2000, mais une partie d’entre eux sont revenus.
Mariages mixtes
Une minorité de familles juives européennes a plus de cinq enfants, la proportion la plus élevée (24 %) se trouvant en Belgique, qui compte une importante population ultra-orthodoxe. La Belgique, avec l’Autriche, le Royaume-Uni et la Suisse, fait partie des pays européens où la population juive reste stable ou en légère augmentation.
La Pologne compte environ 4 500 Juifs, dont plus des trois quarts sont mariés à des non-juifs.
Les mariages mixtes ont été « un facteur important de l’érosion de la taille de la population juive » note le rapport, les enfants de ces familles ne sont souvent pas élevés dans la religion juive.
Des juifs hongrois et polonais très attachés à l’UE
Le rapport mesure également l’attachement des Juifs à l’Union européenne dans douze des vingt-sept États membres. Les Juifs européens se divisent clairement en deux blocs.
Dans la plus grande partie de l’Europe occidentale (huit pays), une minorité (entre 8 et 21 %) manifeste un « fort attachement » à l’UE, une proportion à peine plus élevée que dans le reste de la population.
En revanche, dans l’Europe de l’Est, en particulier en Hongrie et en Pologne, environ la moitié des Juifs se disent très attachés à l’UE, une proportion sensiblement plus élevée que dans la population non juive.
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