Donald Trump a affirmé que « cinq ou six pays » arabes supplémentaires suivraient « très bientôt » l'exemple des deux Etats du Golfe, sans préciser lesquels.
« J'ai parlé avec le roi d'Arabie saoudite », ils suivront « le moment venu », a-t-il ensuite dit à des journalistes. Benjamin Netanyahou, évoquant un « tournant de l'histoire », a estimé que l'entente scellée à Washington pouvait « mettre fin au conflit israélo-arabe une fois pour toutes ».
Devant une assistance fournie malgré la pandémie, le chef du gouvernement israélien n'a pas été avare en compliments à l'égard de son « ami » Donald Trump, avant de lancer, en arabe, à ses nouveaux interlocuteurs : « Assalamu Alaikum », « que la paix soit avec vous ».
Il est en revanche resté muet sur le sort des Palestiniens, grands absents de mardi, même si les ministres des Emirats et de Bahreïn ont rappelé leur cause.
Saluant « un changement au coeur du Moyen-Orient », le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, a personnellement remercié Benjamin Netanyahou « pour avoir choisi la paix et pour avoir stoppé l'annexion de territoires », même si ce dernier assure qu'il ne s'agit que d'un report.
Le chef de la diplomatie de Bahreïn, Abdel Latif al-Zayani, a lui clairement appelé à une « solution à deux Etats » pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.
Benjamin Netanyahou a enfin signé des accords bilatéraux avec les deux ministres, avant une déclaration commune paraphée par les trois hommes et le président américain. Mais, à l'ère du Covid-19, aucune poignée de mains n'a immortalisé cet instant.
Animosité partagée en vers l'Iran
Ces deux pays arabes sont les premiers à reconnaître Israël depuis les traités de paix avec l'Egypte et la Jordanie, en 1979 et 1994.
Les Emirats et Bahreïn, des monarchies sunnites, partagent avec l'Etat hébreu une animosité envers l'Iran chiite, ennemi numéro un de Washington dans la région.
De nombreux Etats arabes pétroliers cultivent discrètement des liens avec les autorités israéliennes depuis des années, mais cette normalisation offre de riches opportunités, notamment économiques, à ces pays qui tentent de réparer les ravages de la pandémie.
« C'est une réussite de première classe », assure David Makovsky, du Washington Institute for Near East Policy, tout en soulignant que cela « n'implique pas la même prise de risque » pour les Israéliens que celle acceptée par Menahem Begin, « lorsqu'il a abandonné le Sinaï » à l'Egypte, ou Yitzhak Rabin, lorsqu'il a négocié avec le Palestinien Yasser Arafat.
Les Palestiniens dénoncent un « un coup de poignard »
La « vision pour la paix » présentée en janvier par Donald Trump, qui visait à mettre fin au conflit israélo-palestinien, est loin d'être couronnée de succès : l'Autorité palestinienne l'a rejetée en bloc et dénie au président américain le rôle même de médiateur depuis qu'il a enchaîné les décisions favorables à Israël.
Les Palestiniens, qui dénoncent un « coup de poignard dans le dos » de la part de ces pays accusés de pactiser avec l'Etat hébreu sans attendre la naissance de leur Etat, avaient appelé à des manifestations mardi, un « jour sombre » dans l'histoire du monde arabe.
Source Le Point
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