Le contrat avec la Grèce associerait appareils neufs et d'occasion
Contrairement au contrat avec la Croatie qui porte sur la revente de Rafale de seconde main prélevés sur les stocks de l'Armée de l'Air, celui avec la Grèce associerait appareils neufs et d'occasion.
Le gouvernement français a proposé dans un premier temps la construction de 8 appareils pour soutenir la chaîne de production de Dassault Aviation. Mais les autorités grecques pencheraient elles plutôt en faveur de 6 Rafale neufs afin de réduire le coût du programme.
Et ce, d'autant que les avions d'occasion seraient eux extrêmement récents puisque tous au standard F3-O4T. Un standard déployé dans l'Armée de l'Air entre fin 2012 et 2018.
Equipés du missile SCALP et du radar AESA RBE-2, ces 18 appareils offriront à la Grèce une supériorité aérienne incontestable face à la Turquie.
C’est donc sans doute pour ne pas pénaliser les aviateurs français, mais aussi pour permettre à Dassault et à ses sous-traitants de faire face à la crise du secteur aérien, que le Ministère des Armées anticiperait la livraison de la cinquième tranche des Rafale.
Une coopération industrielle et des transferts de technologies accrus
Cette décision du gouvernement Mitsotakis prise en fait à la fin du mois d'août, alors que les tensions avec Ankara culminaient après la collision en Mer Egée des frégates Limnos et Kemal Reis, aurait en fait surpris les industriels français. En effet fin 2019, Athènes s'était engagé auprès de Washington sur l'acquisition de deux contrats majeurs d'un montant total de 4,5 milliards de dollars : la modernisation de 84 F-16 au standard Viper, et l'achat de 24 F-35 à partir de 2024.
Mais l'Elysée avait dès janvier 2020 initié un accord gouvernemental pour renforcer son alliance militaire avec la Grèce.
Un accord qui prévoit notamment le renforcement de la présence de la Marine Nationale en Mer Egée, une coopération industrielle et des transferts de technologies accrus, mais surtout la mise en place d'opérations navales, aériennes et terrestres conjointes.
Les effets de cet accord n'ont pas tardé à se manifester comme l'ont démontré la présence le 13 août dernier d'une frégate Lafayette près du port de Larnaca, suivie par l'arrivée simultanée de 2 Rafale français en Crète puis à Chypre, et enfin le 3 septembre par le déploiement du bâtiment d’écoute de la Marine Nationale, le Dupuy-de-Lôme.
Le 8 septembre, la Ministre des Armées Florence Parly, s’entretenait avec son homologue Nikolaos Panayotopoulos pour entériner la décision du gouvernement grec.
Le parlement grec a approuvé plusieurs programmes militaires destinés à doter la Grèce d’atouts capacitaires face à Ankara
Mais cet accord intergouvernemental est à placer dans une perspective plus globale, à la fois diplomatique et opérationnelle. Entre le mois de juin et de juillet, le parlement grec a approuvé plusieurs programmes militaires destinés à doter le pays d’atouts capacitaires face à Ankara.
Comme la modernisation des hélicoptères gunship AH-64 Apache ou naval S-70 et MH-60, des 4 sous-marins type 214 avec de nouvelles torpilles lourdes ainsi que des missiles anti-navires AGM-84 Harpoon, ou encore des 4 frégates allemandes Meko 200.
Par ces contrats de modernisation et d’acquisition le gouvernement Mitsotakis a donc non seulement fidélisé la France, les Etats-Unis, et l'Allemagne pour isoler diplomatiquement la Turquie.
Mais il se place également en position de se doter à court terme de technologies et d’équipements communs aux adversaires déclarés du gouvernement Erdogan comme l'Egypte, les EAU, ou encore Israël, qui ouvrent la voie à de futures opérations combinées.
Source Air & Cosmos
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