Dans un entretien exclusif à agridigitale.net, il affirme que l’ambition de son pays est de partager son expertise en matière d’agriculture innovante et de précision avec les peuples amis d’Afrique.
Leo Vinovezky est l’invité du journal www.agridigitale.net ce vendredi.
Agridigitale.net : Comment se portent aujourd’hui les relations bilatérales entre Israël et les quatre pays de la sous-région (Côte-d’Ivoire, Togo, Bénin et Burkina Faso) dans lesquels vous intervenez en tant qu’ambassadeur ?
Leo Vinovezky : Les relations entre Israël et les quatre pays d’accréditation que sont la Côte-d’Ivoire, le Togo, le Bénin et le Burkina Faso, sont excellentes.
Depuis de longues années, la coopération entre Israël et ces pays est une réalité. Et cette coopération s’étend à divers niveaux : formation des étudiants en agriculture et des professionnels de divers domaines.
Chaque année, ce sont des centaines d’étudiants et de professionnels de ces pays qui s’envolent pour Israël et bénéficient de formations.
Dans le domaine agricole, Israël a développé des projets. En Côte d’Ivoire par exemple, dans la ville de Yamoussoukro, à l'initiative de MASHAV et de l'ambassade, nous avons instauré un projet expérimental agricole avec le système d'irrigation à goutte à l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny et ce, dans le cadre de la formation continue.
Nous avons mis en place, un projet expérimental similaire au Togo en coopération avec l'Institut togolais de recherche agronomique (ITRA).
Les équipements sont ceux de la dernière génération et sont les mêmes qu’on utilise dans les hôpitaux israéliens de réputation internationale. 37 personnes (médecins, anesthésistes, sages-femmes, infirmiers) ont été formés par les spécialistes israéliens dans le cadre de ce projet.
Au niveau social, nous menons des actions.
En Côte d’Ivoire, nous avons réhabilité les dortoirs de l’orphelinat des jeunes filles de Grand-Bassam.
Cette année, Israël a soutenu les victimes des inondations d’Anyama et d’Abobo. L’Ambassade a remis des vivres aux sinistrés de ces deux grandes communes dans le District d’Abidjan.
Dans le cadre de la coopération culturelle, nous avons offert, à quatre reines de beauté d'Afrique de l’Ouest, une visite en Israël. L’objectif, promouvoir les échanges culturels et touristiques entre Israël et ces pays d’accréditation.
Nous avons initié en collaboration avec des structures comme l’INSAAC, des activités. Des concerts ont été organisés dont certains en duo avec la Guitariste-Chanteuse israélienne Monica Manaker, toujours en collaboration avec des musiciens locaux.
La coopération avec ces pays s’étend également aux domaines de l’éducation et de la sécurité. Au-delà de ces domaines traditionnels, nous envisageons de développer des start-up dans le domaine de la science et de la technologie dans ces pays amis.
Dans le souci de promouvoir les relations diplomatiques et économiques, nous rendons des visites aux autorités ainsi qu’aux institutions publiques et privées des différents pays.
Avec la chaire Unesco, nous avons une plate-forme de collaboration en vue de l’Autonomisation des femmes. Depuis notre arrivée, nous travaillons à améliorer les excellentes relations entre Israël et ces pays amis.
Notre objectif, est de renforcer la coopération dans les domaines précités et construire un dialogue sur la culture, la science et la technologie. Nous avons soutenu différentes communautés touchées par des tragédies ou des catastrophes naturelles telles que de fortes pluies, etc.
Agridigitale.net : L’agence israélienne pour la coopération internationale au développement (MASHAV) forme depuis des années des stagiaires africains sur les nouvelles technologies agricoles. Quel sens revêt ce choix ?
Leo Vinovezky : Aujourd’hui, Israël a une expertise dans certains domaines tels que celui de l’agriculture avec notamment la technique de l’irrigation par le goutte-à-goutte.
Notre ambition, c’est partager notre expertise avec les peuples amis d’Afrique et d’ailleurs dans certains domaines clés pour lesquels nous avons une expertise.
Nous proposons des formations d'experts israéliens à des experts locaux qui peuvent ensuite partager ce qu'ils ont appris avec d'autres.
Chaque année, des dizaines d’experts ivoiriens se rendront en Israël, où non seulement ils apprendront de nouvelles compétences et échangeront avec des collègues, mais verront également comment cela se passe sur le terrain et l’impact que cela peut créer.
Dans le cadre de la coopération avec AgroStudies, chaque année des centaines d'étudiants se rendent en Israël pour des stages en agriculture.
Agridigitale.net : Quels peuvent être des prochains appuis que la Côte-d’Ivoire, Togo, Benin et Burkina Faso peuvent attendre de votre pays pour développer leur agriculture ?
Leo Vinovezky : Cela change un peu d'un pays à l'autre. En Côte d’Ivoire, où le sol est fertile, tout est question de technologie et d’augmentation de la production, en utilisant de meilleures technologies, comme des systèmes d’irrigation intelligents.
Nous aidons de nombreuses entreprises israéliennes sur le terrain à entrer sur le marché et à développer le secteur agricole. À l'INP-HB (Institut National polytechnique Félix Houphouët Boigny), nous avons mis en place une parcelle "de démonstration", au service des étudiants et des professeurs.
Dans d'autres pays, le Togo par exemple, nous travaillons actuellement sur un projet qui vise à augmenter la production de semences, et qui apportera des semences hybrides, mieux supportées sur le marché et qui donneront de meilleures récoltes.
Je tiens également à ajouter que nous envoyons des dizaines de jeunes étudiants pour une formation d'un an en Israël, au titre d’un projet appelé "Agrostudies", un programme qui combine théorie et pratique.
Grâce à des études agrotouristiques, les étudiants sont répartis avec différents agriculteurs en Israël dans différentes industries, où ils travaillent avec eux et apprennent ensemble.
Ils sont capables d'acquérir des compétences et des connaissances utiles et de gagner de l'argent, de revenir dans leur pays et de le faire progresser.
Agridigitale.net : Que pensez-vous de l’agriculture africaine de manière générale et selon-vous, quelles peuvent être vos propositions pour une agriculture plus résiliente au changement climatique et qui assure la sécurité alimentaire ?
Leo Vinovezky : Je sais, grâce aux nombreux experts israéliens dans le domaine de l'agriculture qui se sont rendus ici au cours des années, que le potentiel est énorme, que la terre est fertile et qu'il y a de la place pour produire davantage, ainsi que des cultures différentes.
Beaucoup se concentrent sur le cacao et la noix de cajou, mais d'autres types de cultures peuvent également réussir à la fois en termes de croissance et sur les marchés.
Il existe également une marge de croissance en termes de technologies de pointe. Israël est et sera heureux de travailler ensemble dans les deux domaines.
Israël a beaucoup à partager en matière d'agriculture innovante et d'agriculture de précision. L'esprit de nation start-up d'Israël a également une forte influence dans l'agriculture. Israël travaille avec l’Afrique depuis la fin des années 50.
Par Simon Akpagana
Source Agridigitale
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