mercredi 22 janvier 2020

Une enquête surprenante parmi des adultes français révèle de sévères lacunes dans la connaissance de la Shoah....


Julius Berman, Président de la Conférence sur les revendications matérielles des Juifs contre l'Allemagne (Claims Conference), a annoncé aujourd'hui la publication d'une étude détaillée consacrée aux connaissances sur la Shoah et sur sa perception parmi les adultes en France. Cette étude souligne à la fois le souhait et la nécessité d'un enseignement de l'histoire de la Shoah.......Analyse........


Publiée quelques jours avant le 75e anniversaire de la libération d'Auschwitz, cette étude est la quatrième d'une série d'enquêtes internationales menées par la Claims Conference pour déterminer l'état actuel des connaissances sur la Shoah dans le monde. 
A l'instar des enquêtes précédentes aux États-Unis, au Canada et en Autriche, les résultats de l'étude en France montrent des lacunes alarmantes dans la connaissance des faits historiques concernant la Shoah. 
« Une fois de plus, nous constatons un manque important de connaissances sur la Shoah, un événement historique d'une portée cruciale », a déclaré Julius Berman à propos de l'enquête sur la France. 
« Notre enseignement actuel ne suffit pas ; il n'aboutit nulle part, et la tendance actuelle à l'ignorance croissante sur la Shoah que nous constatons dans le monde entier exige des efforts d'éducation nettement plus soutenus. » 
Les sévères lacunes révélées par l'enquête en France correspondent aux résultats des enquêtes précédentes, la majorité des personnes interrogées en France (57 %) ignorant que six millions de Juifs ont été tués pendant la Shoah. Parmi les répondants de la génération Y et de la génération Z (personnes nées entre le début des années 80 et la fin des années 90), ce chiffre augmente considérablement pour atteindre 69 % des personnes interviewées. 
Matthew Bronfman, Président du groupe de travail de la Claims Conference pour l'enquête sur les connaissances générales et approfondies relatives à la Shoah (Holocaust Knowledge and Awareness Survey), a commenté : 
« Il est désastreux d'apprendre que les jeunes générations ne comprennent pas les conséquences de la Shoah. 
C'était la tentative d'anéantir un peuple entier. Sans connaissances adéquates, comment assurer de pouvoir affronter résolument les préjugés et la haine incontrôlée? » 
L'étude française montre également que plus de la moitié des personnes interrogées (52 %) pensent qu'un événement comme la Shoah pourrait se répéter en Europe, ce qui représente un résultat inquiétant. 
Il est frappant que 36 % des répondants français sont d'avis qu'un événement comme la Shoah pourrait se produire aux États-Unis. 
Ce sentiment reflète les résultats de l'enquête précédemment menée en Autriche, dans laquelle 47 % des personnes interrogées pensaient qu'un événement comme l'Holocauste pourrait se produire aux États-Unis. 
Comme dans l'enquête en Autriche, les réponses des personnes questionnées en France étaient également ambivalentes quant à l'attitude de leur pays pendant la Shoah. Un nombre écrasant de répondants français (58 %) pensent que la France a été à la fois victime et acteur de la Shoah. 
Une nette différence d'âge peut être constatée en matière de conscience de l'histoire française pendant la Shoah, y compris en ce qui touche aux événements entourant les arrestations de masse durant la rafle du Vél d'Hiv : Seulement 56 % des milléniaux et de la génération Z ont entendu parler des arrestations massives historiques, contre 74 % de l'ensemble des répondants français. 
Le niveau de connaissance concernant le camp d'internement de Drancy, situé en banlieue parisienne, est également choquant : seuls 2 % de tous les répondants français ont entendu parler de ce camp. 
Il est néanmoins encourageant de constater que 82 % des répondants considèrent qu'il est important de continuer à fournir des informations sur la Shoah afin qu'elle ne se reproduise pas. 
Par ailleurs, 79 % des répondants français indiquent que l'enseignement scolaire de tous les élèves devrait porter aussi sur la Shoah, alors que 75 % des répondants sont d'avis que l'enseignement de la Shoah devrait être obligatoire dans les établissements scolaires. 
Les voix prônant d'enseigner l'histoire de la Shoah en France reflètent les conclusions d'études antérieures aux États-Unis, au Canada et en Autriche, qui indiquent un consensus transnational sur la nécessité d'enseigner l'histoire de la Shoah. 
Robert Ejnes, directeur exécutif du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), a déclaré : « L'étude contient des informations remarquables qui doivent être analysées avec soin. 
La France a beaucoup fait dans le domaine de l'enseignement de la Shoah, mais nous savons tous que l'éducation doit être constamment revue et adaptée à chaque génération. 
Nous soulignons donc l'importance d'une éducation constamment révisée et l'engagement de tous les acteurs à oeuvrer ensemble pour obtenir des résultats durables dans notre société. » 
Greg Schneider, vice-président exécutif de la Claims Conference, a déclaré : « Au vu du 75e anniversaire de la libération d'Auschwitz, il est effrayant de constater la diminution du niveau des connaissances au sujet de la Shoah. Il est certes rare qu'il existe un consensus mondial sur une question, mais l'acceptation de la nécessité d'un enseignement de la Shoah devrait constituer pour nous un appel à l'action. » 

Autres conclusions de l'enquête : 

Nombre de Juifs assassinés 

30 % de l'ensemble des répondants français et 44 % de milléniaux et de la génération Z croient que deux millions ou moins de Juifs ont été assassinés pendant la Shoah. 
Dans les quatre pays étudiés (États-Unis, Canada, Autriche et France), plus de la moitié des personnes interrogées ignoraient que six millions de Juifs avaient été assassinés pendant la Shoah. 
C'est en France que les résultats ont démontré le pourcentage le plus élevé de personnes ignorant que six millions de Juifs avaient été assassinés. 

Camps et ghettos 

Alors que 66 % des personnes interrogées ont entendu parler d'Auschwitz-Birkenau, seuls 19 % des Français ont entendu parler du tristement célèbre camp de concentration de Dachau, tandis que le niveau des connaissances au sujet de Buchenwald (10 %), Treblinka (6 %), Sobibor (5 %) et Bergen-Belsen (4 %) est déplorablement faible.

Le passé de la France sous la Shoah et le national-socialisme 

Un nombre écrasant de répondants français (58 %) pensent que la France a été à la fois victime et acteur de la Shoah, bien que 74 % disent que le régime de Vichy a activement collaboré avec les nazis pendant la Shoah. 
45 % des milléniaux (personnes nées entre le début des années 80 et la fin des années 90) n'ont pas conscience de la collaboration du gouvernement français avec le régime nazi sous la Shoah. 
Près d'un tiers des Français interrogés (30 %) déclarent que le nombre de néo-nazis en France est aujourd'hui élevé, voire très élevé. Une solide majorité (44 %) dit qu'il y en a quelques rares. 
En comparaison, un peu plus de quatre Français sur dix (43 %) pensent qu'aux États-Unis, le nombre de néo-nazis est aujourd'hui élevé, voire très élevé. 59 % des répondants français sont d'accord pour dire qu'aujourd'hui, moins de gens qu'auparavant semblent se préoccuper de la Shoah. 
Seuls 18 % des répondants croient que les gens parlent encore trop de ce qui s'est passé pendant la Shoah. 69 % des répondants français pensent que l'antisémitisme en France est soit plus répandu (35 %), soit aussi répandu (34 %) qu'il y a dix ans. 
Seuls 18 % des répondants disent que l'antisémitisme est moins répandu qu'il y a dix ans. Deux fois plus de milléniaux (20 %) que l'ensemble des répondants français (10 %) considèrent qu'il est acceptable qu'une personne exprime des opinions antisémites. 

Enseignement de la Shoah 

25 % des milléniaux ne sont pas sûrs d'avoir déjà entendu parler de la Shoah ou non, contre 16 % de tous les répondants français. 79 % des répondants français disent que l'enseignement scolaire de tous les élèves devrait porter sur la Shoah, et 75 % des répondants sont d'avis que l'enseignement de la Shoah devrait être obligatoire dans les établissements scolaires. 
De plus, 82 % des répondants disent qu'il est important de continuer à traiter la Shoah en classe, en partie pour que cela ne se reproduise plus. Environ quatre répondants sur dix (41 %) disent que l'enseignement actuel de la Shoah pourrait être amélioré. 
Près des deux tiers des milléniaux et de la génération Z (64 %) ont entendu parler de la Shoah pour la première fois à l'école, contre 46 % de tous les adultes français interrogés. 
64 % de tous les répondants français citent « Le journal d'Anne Frank » comme leur première expérience de l'Holocauste, mais seulement 20 % des répondants savent que la Shoah a eu lieu aux Pays-Bas, où Anne Frank se cachait pendant qu'elle tenait son journal, ce qui indique un manque de contexte dans l'enseignement actuel de la Shoah. 

Étude du groupe de travail 

L'équipe spéciale chargée de l'étude, dirigée par Matthew Bronfman, membre du conseil d'administration de la Claims Conference, était composée de survivants de la Shoah et de représentants de musées, d'établissements d'enseignement et d'organisations à but non lucratif de premier plan dans le domaine de l'enseignement de la Shoah, notamment le Mémorial de Yad Vashem, le Musée mémorial de l'Holocauste des États-Unis, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), la Claims Conference et l'Université George Washington. 

Méthodologie et échantillon aléatoire de l'enquête 

L'étude sur les connaissances générales et approfondies relatives à l'Holocaust (Holocaust Knowledge and Awareness Survey), a été commanditée par la Claims Conference. 
Les données ont été collectées en français et analysées par Schoen Consulting auprès d'un échantillon représentatif de 1 100 Français adultes via des entretiens sur téléphone fixe, mobile et en ligne. Les répondants ont été choisis au hasard et ont formé un échantillon démographiquement représentatif de la population adulte en France. 

À propos de la Claims Conference

La Conférence sur les revendications matérielles des Juifs contre l'Allemagne (Claims Conference), une organisation à but non lucratif ayant des bureaux à New York, Tel Aviv et Francfort, oeuvre en faveur de l'indemnisation matérielle des survivants de la Shoah dans le monde entier. 
La Claims Conference a été fondée en 1951 par les représentants de 23 grandes organisations juives internationales. Elle négocie les fonds versés aux individus et aux organisations et exige la restitution des biens juifs volés pendant la Shoah. 
À la suite des négociations avec la Claims Conference, le gouvernement allemand a versé depuis 1952 plus de 80 milliards de dollars d'indemnités à des personnes en dédommagement des souffrances et pertes causées par les persécutions nazies. 
En 2020, la Claims Conference distribuera environ 350 millions de dollars en indemnités directes à plus de 60 000 survivants dans 83 pays et accordera environ 610 millions de dollars en subventions à plus de 200 institutions sociales dans le monde entier, qui fournissent des services vitaux aux survivants de la Shoah, tels que les soins à domicile, la nourriture et les médicaments. 

Pour plus d'informations, veuillez consulter le site : www.claimscon.org  

Source Le Lezard
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