Entre 2017 et 2019, plusieurs directives ont été adoptées pour réduire la porosité financière entre un certain nombre d’ONG et diverses organisations terroristes.
Mais le 17 mai 2017, le Parlement européen a voté une résolution affirmant que pour maintenir vivant le «processus de paix», il était «vital pour les autorités compétentes de l’UE de veiller à ce qu’aucun financement de l’UE ne puisse être directement ou indirectement détourné vers des organisations ou des activités terroristes qui incitent à ces actes».
Entre 2017 et 2019, plusieurs directives ont été adoptées pour réduire la porosité financière entre un certain nombre d’ONG et diverses organisations terroristes.
Dans chaque contrat passé avec une ONG, l’Union européenne a ajouté une clause dite de contre-terrorisme, qui engage l’ONG bénéficiaire de fonds européens à ne pas s’associer au mouvement BDS (Boycott Désinvestissement Sanction) ni à d’autres organisations terroristes.
Conséquence de ce «durcissement» des conditions de financement, le 1er janvier 2020, plus d’une centaine d’ONG palestiniennes qui soutenaient le BDS ou qui avaient un lien avec le FPLP fondé par Georges Habache, une organisation qui est sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, des États-Unis, du Canada et d’Israël, ont bruyamment fait savoir qu’elles renonçaient à demander des subventions à l’Union européenne. Cette manifestation de colère des ONG palestiniennes a été soutenue par l’Autorité Palestinienne.
Voici deux exemples d’une utilisation partisane des fonds de l’UE, publiés par le site Internet NGO Monitor, une association israélienne spécialisée dans le suivi politique et financier des ONG palestiniennes et israéliennes.
En 2017, l’EIDHR (European Instrument for Democracy and Human Rights), un fonds humanitaire de l’Union européenne, a accordé 699.236 euros à un projet intitulé «Renforcer la résilience et la cohésion sociale de la communauté de Jérusalem-est de part et d’autres du mur de séparation».
Les cinq ONG palestiniennes impliquées dans le projet (Union of Palestinian Women Committees (UPWC), Defense for Children International-Palestine (DCI-P), Health Work Committees (HWC), et Bisan Center for Research and Development Association) avaient toutes des liens avec le FPLP, une organisation inscrite sur la liste des organisations terroristes de l’UE.
Ma’an Network, une agence de presse palestinienne, a reçu 427 200 euros de l’EIDHR entre 2016 et 2019 pour une bourse de recherche intitulée «Médias pour le changement: Tirer parti des initiatives des médias pour promouvoir l’engagement participatif dans le processus de paix».
Le 1er août 2017, Ma’an Network a publié un article en arabe intitulé «Chanson en hébreu en défense de la mosquée Al Aqsa» pour illustrer une vidéo du même nom.
La vidéo montre une attaque terroriste accompagnée en chanson des paroles suivantes: «Je vais nettoyer mon pays de chaque Juif / Je servirai mon pays de tout mon être».
L’article raconte que la vidéo «promet de nettoyer la Palestine des Juifs, et proteste contre les mesures de sécurité israéliennes».
La réprobation publique générée par l’information sur cette chanson a incité Ma’an à retirer par la suite l’article de son site Internet et la vidéo de son compte Youtube…
Les services administratifs de l’UE se rendent ainsi complices d’ONG qui n’ont aucun goût pour la « solution à deux États », pourtant prônée… par l’Union européenne.
Entre 2017 et 2020, l’ONG Al-Haq a touché 296 600 € de l’EIDHR pour «Autonomiser la société civile palestinienne et promouvoir la déclaration et la mise en œuvre efficaces des instruments internationaux de droits que la Palestine a accueillis en 2014» : Al-Haq joue un rôle prépondérant dans le «lawfare» (la guerre juridique) contre Israël et s’active aux côtés de BDS.
Le directeur général d’Al-Haq, Shawan Jabarin, a des liens avec l’organisation terroriste FPLP et, pour cette raison, Israël et la Jordanie lui ont refusé des visas de sortie.
Selon la Cour suprême israélienne, Jabarin «agit apparemment comme une manière de Docteur Jekyll et Mister Hyde, agissant une partie du temps en tant que PDG d’une organisation de droits de l’homme, et à d’autres moments en tant que militant d’une organisation terroriste.».
En réalité, la liste est longue et il nous est difficile de tous les citer. À chaque fois, il en ressort une légèreté manifeste de la part des institutions européennes, qui ont commis de profondes erreurs d’analyse et semblent ignorer la réalité politique du terrain.
Le paradoxe, c’est que les services administratifs de l’UE se rendent ainsi complices d’ONG qui n’ont aucun goût pour la «solution à deux États», pourtant prônée… par l’Union européenne.
Aucune base de données ne permet de différencier les ONG réellement impliquées dans le travail social une ONG qui utilise les fonds pour financer des organisations terroristes.
Ces exemples de subventions douteuses accordées par l’EIDHR pourraient être juxtaposés avec d’autres exemples de financements douteux accordés par d’autres enveloppes financières de l’UE, comme le Directorate General for International Cooperation and Development (DEVCO), l’EU Peacebuilding Initiative (PbI), l’EU’s Peacebuilding Initiative, etc.
Le vrai problème de ces différents portefeuilles d’aides financières de l’Union européenne tient au fait qu’ils ne sont pas connectés entre eux, que leurs missions se chevauchent et que les aides forment un éventail complexe et mal coordonné qui est distribué par des équipes dépourvues de stratégie politique. Par ailleurs, aucune base de données ne permet de différencier les ONG réellement impliquées dans une forme ou une autre de travail social et une ONG qui utilise tout ou partie des fonds pour financer des organisations terroristes ou inciter à la violence contre Israël.
Par Yves Mamou
Source Le Figaro
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