lundi 27 janvier 2020

La culture judéo-marocaine, plus "tendance" que jamais


"On peut dire qu'aujourd'hui la culture judéo-marocaine est tendance!", a affirmé Mohamed Ameskane, journaliste et spécialiste du patrimoine juif marocain, soulignant le caractère millénaire de la coexistence au Maroc.......Détails........


"On peut dire qu'aujourd'hui la culture judéo-marocaine est tendance! On ne compte plus les associations et les cercles de recherches qui font la promotion de ce patrimoine commun", a-t-il assuré dans un entretien accordé à l'hebdomadaire "Maroc Hebdo" paru vendredi.
Pour cet expert qui travaille depuis les années 80 sur l’histoire de la culture juive, "on n’efface pas plus de 2000 ans d'existence et de coexistence de l'histoire enfouie du Maroc".
En effet, explique Ameskane, "la présence judaïque sur cette terre remonte à la nuit des temps", soulignant l’attachement des juifs marocains, en diaspora, au "judaïsme Made in Morocco" et aux rites et us et coutumes ancestraux.
"On assiste depuis quelques années à ce que je peux appeler en revanche des racines. 
Dans les pays d’émigration on continue à vivre à la marocaine", a-t-il constaté, passant en revue différents aspects du patrimoine juif marocain ainsi que son apport à la musique, à la littérature ou au cinéma.
L’intérêt pour la culture judéo-marocaine est illustré par les émissions concoctées par les chaînes de radio et de télévision, mais aussi par les dossiers sur l'histoire et la culture publiés par la presse avec des "peoples" et des stars marocaines de confession juive, a estimé l'expert, évoquant le rôle "indéniable" de personnalités des deux confessions dans la promotion de la culture judéo-marocaine.
"Des personnalités des deux confessions ont joué un rôle indéniable. Je pense entre autres Haim Zafrani, André Azoulay, Simon Lévy, Edmond Amran El Maleh...Comment ne pas citer le musée juif de Casablanca et sa conservatrice, Zhor Rehihil, l’Association Mimouna initiée par des jeunes de l’Université d’Al Akhawayn? outre Bayt Dakira, un vrai mémorial pour la mémoire", a-t-il déclaré.
L’organisation de festivals à l’instar des Andalousies Atlantiques, le programme de restauration des synagogues et des cimetières et le projet de la mise en place d’un musée de la mémoire juive marocaine sont autant d’aspects évoqués par le spécialiste du patrimoine juif marocain.
L’exemple de la synagogue Slat El Fassiyyin à Fès est "révélateur" pour le journaliste, qui n’a pas manqué de rappeler que la musique andalouse fait partie du patrimoine commun que partagent les juifs et les musulmans.
"Dans l’histoire les juifs ont sauvé la musique andalouse aux temps des rigoristes Almohades qui fracassaient les instruments", a-t-il dit, ajoutant qu'aujourd'hui, "les juifs perpétuent les traditions andalouses dans la diaspora et les enseignent d’un manière scientifique, aux nouvelles générations".
Aussi, "des judéo-marocains écrivent sur la diaspora pour retrouver des ancêtres. 
Ils écrivent contre l’amnésie", a relevé M.Ameskane, pour qui "les juifs du Maroc n’oublieront jamais leur pays. Les Marocains n’oublieront jamais leurs juifs".

Source Le 360
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