La tech y représente aujourd’hui près de 8% des emplois, environ 10% du PIB et la moitié des exportations.
Quels sont les facteurs-clés du succès des Israéliens en matière de technologie?
Parmi les exits historiques du hub technologique le plus établi du Moyen Orient figurent celles de Mobileye, vendu à Intel pour 15 milliards de dlollars en 2017, Mellanox, acquis par Nvidia pour 6,9 milliards de dollars en mars dernier, ou encore Waze, racheté 1,1 milliard de dollars par Google en 2013.
D’autres start-up comme Gett ou Landa Digital Printing ont, à date, levé plusieurs centaines de millions de dollars et ont vu leur valorisation dépasser le milliard de dollars.
Les start-up israéliennes bénéficient d’investissement significatifs de la part de l’Etat.
Celui-ci porte depuis plus de dix ans une attention particulière à la R&D, à tel point qu’Israël, également une terre d’immigration pour nombre d’entrepreneurs, est le pays développé qui y consacre le plus grand taux de son PIB (près de 4,5%, soit près du double de la moyenne des pays de l’OCDE).
La start-up nation est surtout connue pour être la terre d’accueil des grands centres R&D des groupes mondiaux. Sur cette rive de la Méditerranée, environ 9% de la population active est employée dans l’innovation et le taux de chômage s’y situe à près de 5%.
Le gouvernement israélien propose également de nombreux avantages aux start-up à travers l’Autorité israélienne de l’innovation, organe du gouvernement chargé de promouvoir le développement de la R&D au sein de l’Etat.
Selon Crunchbase, cette autorité a investi dans 39 start-up, dont RenalSense, CathWorks, Enlivex Therapeutics, BioTime, Rezilient, Yellzz, Soapy Care, DiA Imaging Analysis ou Convizit cette année. L’Autorité israélienne de l’innovation soutient au moins 18 incubateurs.
Culture du « think global »
La culture israélienne du « think global » amène les start-up à d’abord faire connaître leur technologie au niveau mondial avant d’atteindre le stade de la rentabilité.
Fondé en 1999, Mobileye, fleuron national spécialisé dans les assistants de conduite pour la voiture autonome, a par exemple attendu 2008 avant de vendre sa solution à BMW.
Sa stratégie a d’abord été de se positionner comme un sous-traitant innovant pour les grands constructeurs automobiles.
Une autre culture, celle de l’exit, prédomine par ailleurs en Israël: la start-up nation ne se conçoit pas comme une terre concurrente à la Silicon Valley mais plutôt comme une partenaire.
Chez Jerusalem Venture Partners (JVP), par exemple, les entrepreneurs visent les premiers contrats à l’international pour attirer plus gros qu’eux et être racheté.
L’armée, moteur de la Tech israélienne
L’armée israélienne fait en outre figure de moteur pour les start-up. Le pays ne dispose pas des ressources naturelles qui ont fait la richesse de ses voisins et a compensé ce manque en devenant une superpuissance technologique et en misant, notamment, sur l’exportation d’équipement technologique militaire high-tech (drones, véhicules terrestres, satellites…).
Dans Israël, la nation start-up, Dan Senor et Saul Singer écrivent qu’en raison de sa position sur le plan géo-politique, Israël, pays de moins de 9 millions d’habitants, n’a d’autre choix que d’adopter et se développer à travers l’usage de technologies et du capital humain: à travers l’armée, les Israéliens — les hommes doivent compléter un service militaire de presque trois ans ; deux ans pour les femmes — acquerraient des capacités entrepreneuriales (penser clairement, ingéniosité, résistance, travail d’équipe, improvisation, montrer par l’exemple) significatives.
Chez le fabricant de drones Airobotics ou du spécialiste de la cybersécurité Fifth Dimension, on vante ainsi une discipline militaire dans l’entreprise, perçu comme un facteur de réussite aux yeux des collaborateurs.
Au sein de Fifth Dimension, les liens sont encore plus clairs, avec des managers issus de «l’Unité 8200», l’unité d’élite de l’armée israélienne qui sélectionne les meilleurs ingénieurs et data scientists afin de faire leur service militaire au sein de cette division dédiée entièrement aux projets de cybersécurité.
Certaines entreprises de cybersécurité ont d’ailleurs vu le jour pendant le service militaire, en version bêta, avant de lancer la commercialisation à la fin du service.
A Beer Sheva, capitale de la cybersécurité située dans le sud du pays, l’unité d’élite collabore étroitement avec l’université locale et les incubateurs.
Les universités prônent une forme de pensée tournée vers le consommateur
Les universités participent, elles aussi, à la dynamique israélienne autour de l’innovation.
La plupart d’entre elles ont intégré une forme de pensée tournée vers le consommateur.
Au Technion, l’université en pointe sur les nouvelles technologies située à Haïfa, les passerelles avec le monde de l’entreprise sont nombreuses. IBM, qui, à quelques kilomètres de là, a implanté en 1972 l’un de ses plus importants centres de recherche, à Haïfa, y organise régulièrement des workshops avec des étudiants.
En 2018, l’université de Tel Aviv a également annoncé la mise en place d’un fonds d’investissement pour les start-up en early-stage.
Le fonds TAU Ventures avait levé près de 20 millions de dollars auprès notamment de GIC Private Limited (Singapour), Chartered HighTech et d’autres investisseurs aux Etats-Unis et au Canada.
Basé sur le modèle des fonds d’investissements du MIT, de l’université de Californie, de Berkeley ou de Stanford, le fonds a pour objectif principal d’investir dans des startups fondées par des étudiants ou anciens étudiants. Depuis 2017, TAU Ventures a effectué onze investissements dans des startups comme Xtend ou Cyabra.
Israël a fait de l’innovation sa force, particulièrement dans des secteurs comme la cybersécurité, l’e-santé, les services, l’InsurTech, l’AgriTech, la BioTech, l’e-commerce, la mobilité, le transport ou la FinTech.
Au sein de ce dernier marché, par exemple, la start-up eToro développe depuis 2007 une plateforme de « trading social » destinée à rendre accessible au grand public l’investissement dans les actifs financiers.
L’entreprise, qui dispose aujourd’hui de bureaux au Royaume-Uni, à Chypre, aux Etats-Unis et au Canada, a été fondé à Tel Aviv par Yoni Assia, Ronen Assia et David Ring.
Pour fédérer une véritable communauté autour de l’investissement en ligne, eToro mise sur le «CopyTrading», une fonctionnalité qui permet aux utilisateurs de la plateforme de «copier» les positions prises par un membre (souvent expérimenté) d’eToro pour calquer leur stratégie d’investissement sur la sienne.
Concrètement, lorsque le trader copié réalise une opération sur la plateforme, elle est automatiquement reproduite dans le portefeuille des utilisateurs qui ont choisi de copier ses mouvements.
La plateforme, utilisée aujourd’hui par près de 11 millions d’utilisateurs, propose aussi d’acheter des actions sans commission, mais aussi d’investir dans les cryptomonnaies.
Source FrenchWeb
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