Il semblerait que les shebabs aient utilisé une méthode classique. Très tôt ce matin, vers 5h30 heure locale, ils ont lancé une attaque suicide à bord d’un véhicule chargé d’explosifs, contre une entrée de la base.
Selon une source militaire, ils auraient tenté de percer l’enceinte autour des pistes aériennes. Des réservoirs d’essence ont pris feu mais l’incendie aurait été maîtrisé.
Le site s’appelle Camp Simba. C’est une base navale américaine où se trouvent aussi des soldats kényans.
Elle se trouve à terre, dans la baie de Manda, tout près de la ville très touristique de Lamu. C'est dans cette même baie de Manda, sur l’île du même nom, qu'une Française avait été enlevée par un commando shebab le 1er octobre 2011.
Marie Dedieu avait été déclarée morte par le gouvernement français moins de trois semaines plus tard.
Deux récits opposés des événements
Ce dimanche, les shebabs ont publié un communiqué annonçant avoir pris le contrôle d’une partie du site militaire. Une déclaration à prendre avec beaucoup de précautions, puisque le mouvement est connu pour exagérer parfois ses faits d’armes.
D’après un porte-parole de l’armée, l’opération terroriste a été repoussée, quatre Shebabs ont été tués et la zone a été sécurisée.
Il y a donc deux versions opposées sur les faits.
Mais les islamistes ont , quoi qu'il en soit, inscrit cet attentat, qui n'est pas une surprise, dans le cadre de leur campagne baptisée « Jérusalem ne sera jamais judaïsée ».
Il en était question pour la première fois il y a un an, lorsque les shebabs avaient attaqué un complexe hôtelier de Nairobi, Dusit, faisant plus de 20 morts.
Un mouvement osé pour les shebabs
La dernière attaque des shebabs dans cette région date de jeudi. Un peu plus au sud, le long de la côte, un bus parti de Mombasa pour rejoindre Lamu avait été visé par des tirs, faisant trois morts.
Les islamistes avaient revendiqué l'attaque. Le porte-parole du gouvernement Cyrus Oguna avait ensuite déclaré qu’il s’agissait d’un « incident isolé ». L'attentat de ce dimanche est donc un petit peu gênant pour l’image du gouvernement kényan.
Il y a quelques jours, l’aviation civile américaine avait lancé une alerte concernant le survol de l’espace aérien kényan.
Camp Simba se trouve en zone rouge, tout près de la frontière somalienne, et notamment près de la forêt Boni, à cheval sur les deux pays, que les islamistes utilisent depuis des années comme base.
Attaquer une base américaine, c’est osé de la part des shebabs, mais ce n’est pas inédit.
Le 30 septembre dernier par exemple, ils avaient lancé un assaut contre un site militaire américain à Baledogle, en Somalie cette fois.
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