À en croire des officiers du renseignement supérieur de Tsahal, le Hezbollah, fidèle allié de l'Iran, prend discrètement position sur le plateau de Golan syrien aux portes d'Israël. La milice chiite libanaise construirait un réseau militaire secret dans une zone en principe sous le contrôle des forces régulières syriennes et considérée par Israël comme un secteur où une présence significative de Téhéran ou de ses soutiens ne peut être tolérée.......Analyse.........
Selon les Forces de défense israélienne (FDI), le réseau - surnommé «Projet Golan» - en est actuellement au stade de la création et du recrutement et n'est pas encore opérationnel.
Il serait dirigé par Ali Mussa Daqduq, un commandant du mouvement. Ce combattant chiite avait passé cinq ans dans une prison irakienne pour une attaque commise en 2007 dans la région de Karbala en Irak, qui a coûté la vie à cinq soldats américains.
Il avait été libéré cinq ans plus tard après le retrait des troupes américaines et serait retourné au Liban avant d'être envoyé en Syrie l'été dernier pour implanter le Hezbollah au Golan. La région venait alors d'être reprise par les troupes du régime aux insurgés syriens.
Selon les FDI, le réseau secret serait cloisonné pour éviter qu'il ne soit repéré par les Moukhabarat syriens et les services israéliens.
Il forme des recrues locales au sabotage et au tir de roquettes.
«Le Hezbollah profite du fait qu'Assad soit occupé dans le nord du pays et que les villageois du Golan syrien ont besoin d'argent», expliquent les FDI, soulignant que «si Assad est sérieux, il doit avoir le contrôle total et savoir ce qui se passe sur son territoire».
Préférant visiblement une opération de communication à une intervention militaire, Tsahal avertit ouvertement Damas.
«Nous ne permettrons pas au Hezbollah d'établir dans le Golan une structure terroriste capable de frapper des civils», prévient sur Twitter le lieutenant-colonel Jonathan Concirus, l'un des porte-parole de Tsahal.
Sur le terrain, les forces israéliennes mettent la pression, afin d' «éloigner l'ennemi de la frontière».
L'aviation israélienne bombarde des positions du Hezbollah, et le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a reconnu récemment qu'Israël «agit chaque jour contre l'Iran».
Tsahal craint, en cas de conflit, des raids à l'intérieur de son territoire. «Dans une future guerre, nous verrons un scénario où les combattants du Hezbollah tenteront d'entrer dans le camp israélien et de mener la bataille sur la terre israélienne.
C'est ce qui se passera à la frontière libanaise, comme nous avons pu le comprendre avec la révélation des tunnels, et c'est ce que le Hezbollah essaye de créer à la frontière avec la Syrie», affirme Sarit Zehavi, un spécialiste israélien du renseignement militaire.
Depuis le début de la guerre civile en 2011, Israël évite d'être pris dans l'engrenage du conflit syrien mais n'hésite pas à frapper Téhéran et ses vassaux pour conjurer une menace que l'État hébreu juge «vitale».
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