jeudi 16 avril 2015

Journée du souvenir de la Shoah : Netanyahou compare l'Iran aux nazis


" Comme les nazis ont cherché à éradiquer la civilisation... tout en exterminant le peuple juif, Téhéran cherche à dominer la région afin de détruire l'Etat juif ", a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, lors de l'ouverture des cérémonies de la journée du souvenir de l'Holocauste au musée Yad Vashem à Jérusalem...


Les Israéliens à travers le pays ont commencé à marquer le jour du souvenir de l'Holocauste (Yom HaShoah en hébreu, ndlr). Du nord au sud, des cérémonies sont organisées mercredi soir et se poursuivront toute la journée de jeudi.
A 10H00 jeudi matin, une sonnerie retentira et le pays marquera une minute de silence en souvenir des 6 millions de Juifs assassinés par les nazis.

Cette commémoration a débuté avec la cérémonie officielle qui s'est tenue à Jérusalem, au mémorial de Yad Vashem en présence du président israélien, du Premier ministre, de nombreux hauts fonctionnaires, de l'armée, de survivants de la Shoah et d'invités triés sur le volet.
Si le Premier ministre a polarisé son discours sur des mises en garde contre le programme nucléaire iranien, et la menace pour la survie d'Israël, le président Reuven Rivlin a lui choisi d'insister sur le présent et l'avenir du peuple juif.
"Les menaces d'hier et d'aujourd'hui ne dicteront pas nos vies au présent", a introduit Rivlin mercredi soir au mémorial de la Shoah dans la forêt de Jérusalem.
Et de poursuivre sur le même ton, teinté d'encouragements: "nous ne sommes pas venus d'Auschwitz et nous n'y retournons pas. La Shoah est un moment terrible de l'histoire juive, l'horreur de l'humanité, mais le voyage des Juifs n'a pas commencé là et ne s'y est pas arrêté".
Netanyahou a poursuivi de son côté sur les menaces actuelles d'Israël. "Un apaisement à l'égard des régimes dictatoriaux ne fera qu'augmenter leur agression, qui pourraient nous mener à des guerres beaucoup plus graves", a-t-il lancé.
"La victoire en Europe n'était pas seulement un jour de soulagement et de joie". C'était un jour de tristesse terrible pour notre peuple et aussi une journée de réflexion pour les dirigeants des nations. Les dirigeants des pays éclairés ont compris que c'était l'occasion d'établir un nouvel ordre mondial fondé sur une défense de la liberté, l'éradication du mal et de résistance à la tyrannie", a-t-il ajouté, en faisant un parallèle avec la République islamique: "les démocraties ne doivent pas négliger la propagation des régimes dictatoriaux".
Le Premier ministre a également appelé à "tirer les leçons du passé", réitérant une mise en garde qu'il avait faite lors de son discours au Congrès américain le 3 mars, sur les négociations en cours au sujet du programme nucléaire iranien controversé.
"Un mauvais accord avec l'Iran prouve que les démocraties n'ont pas interiorisé les leçons de l'Histoire", a-t-il conclu.
Cette année, le thème de la journée du souvenir décrété est "L'angoisse de la libération et du retour à la vie", pour ces 70 ans des camps. Il y a 70 ans, les troupes britanniques ont pénétré le camp de Belgen Belsen, où des milliers de Juifs ont été massacrés.
"Exactement 70 années se sont écoulées depuis que les troupes britanniques sont entrées dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Mais la joie de la libération a cédé la place à l'horreur. Dans le camp des milliers de corps gisaient", a relaté le président Rivlin.
Seulement en mars 1945, quelques semaines avant la libération, sont morts à Bergen-Belsen 18 168 personnes, principalement des Juifs. Les femmes, les hommes et les enfants, morts de faim, de soif, épuisés et malades. Chacun était sûr qu'il était "le dernier Juif.' Un retour à la vie, semblait donc impossible".
Rivlin, né en 1939 en Palestine mandataire, a raconté ses souvenirs des premiers immigrants en terre sainte après le drame et s'est ensuite tourné vers des survivants avant de déclarer: "Vous, vous avez trouvé la force de secouer les cendres des fours crématoires et le sol imbibé de larmes et de sang", une promesse et un conseil de "vie" pour Israël, selon le président.
"C'est une grosse erreur de considérer qu'Israël est une compensation pour l'Holocauste", a-t-il noté.
Rappelant les idéaux sionistes, Rivlin a ajouté qu'Israël avait été créé par la force, l'amour et la nostalgie de l'ancienne patrie "en vertu d'un rêve devenu réalité".
"Nous sommes prêts, nous n'avons pas peur" devant l'antisémitisme, a proclamé Rivlin.
Lors de la cérémonie, six torches sont allumées par six survivants de l'Holocauste accompagnés de petits-enfants, des chants et l'hymne israélien sont également chantés avec émotion, devant une assemblée solennelle.
Source I24News