vendredi 31 octobre 2014

Les mystères de la « Veuve Noire »


Le destin de cette femme est le sujet tout prêt d’un film émaillé d’assassinats, de fusillades, de courses-poursuites et d’histoire d’espionnage et d’amour. Si ce film n’a pas été tourné, c’est parce que ce genre de scénario serait rejeté comme peu crédible. Interpol et FBI avaient pendant de longues années fait la chasse à la terroriste de gauche Maria Berger surnommée « Veuve Noire » mais elle parvenait toujours à semer ses poursuivants...

Maria est née en 1956 à Moscou. Son enfance était sereine. Elle était l’enfant unique dans une famille d’intellectuels et était aimée et gâtée par ses parents. La jeune Macha fréquentait une école de musique prestigieuse auprès du Conservatoire de Moscou et jouait du piano.
L’accident de voiture dans lequel sont morts ses parents a détruit la ville de la fillette âgée de 14 ans. Maria avait été hébergée par sa tante Clara qui menait une vie de bohème qui est devenue celle de sa nièce. Vers l’âge de 18 ans, Maria était une habituée des rassemblements du beau monde artistique et parlait couramment anglais et français. La jeune beauté rendait fous les hommes. Cela flattait son amour propre mais la laissait absolument indifférente. Berger était froide et calculatrice.
En 1974, sa tante Clara avait décidé d’émiger en Israël et Maria a consenti de la suivre. A la veille de son départ, la jeune fille est allée faire ses adieux à son soupireur qui lui vouait depuis longtemps un amour non partagé. Conscient que son amour partait à tout jamais, l’homme qui avait perdu la tête a versé du somnifère dans le verre de Maria et a abusé de la jeune fille inconsciente.
Mais le lendemain matin, les rôles se sont inversés : ayant repris ses esprits et pris conscience de ce qui lui est arrivé, la belle a coupé la gorge à son violenteur.
Elle a su garder la présence d’esprit et faire disparaître les traces tant et si bien que la police de Moscou ne pourra remonter à elle que bien des années plus tard, quand Berger sera hors de son atteinte. C’était le premier mais pas du tout le dernier meurtre dans sa biographie.
« La terre promise » a déçu Maria. Un mois à peine après son arrivée en Israël, elle était appelée sous les drapeaux et envoyée garder la frontière israélo-libanaise. Alors la jeune aventurière s’est procurée les documents au nom de la Française Louise Moreau et s’est envolée pour la France. Sa vie avait pris une nouvelle tournure à Paris où elle s’est liée avec un groupe de jeune gauchistes. Berger et ses nouveaux amis ont décidé de cambrioler une banque mais la police a bloqué les cambrioleurs peu expérimentés. Seule Maria gardait la tête lucide dans la panique générale.
Pendant que ses complices étaient occupés à négocier avec les policiers, elle a tenté ses charmes sur un jeune employé de la banque qui faisait partie des otages. Toute épleurée, Maria lui a raconté l’histoire touchante comme quoi elle était forcée de prendre part au coup sous la menace de la mort. Le jeune homme a cru la belle perfide et lui a montré la trappe par la quelle elle pouvait fuir.
Le pauvre bougre a payé sa crédulité au prix de sa vie. Ayant séché ses larmes, Berger l’a abattu et s’est enfuie en laissant ses complices à leur sort.
Il était dangereux de rester à Paris et l’aventurière quitte la France et voyage en Europe en changeant de passeports et de noms. Seules ses habitudes restent les mêmes : Maria éprouve un attrait irrésistible pour les groupes gauchistes les plus radicaux. En 5 ans, « La Veuve Noire », le surnom qu’elle avait reçu à Interpol, a pris part à 16 attentats et sa tête a été mise à prix.
L’étau autour de Berger commence à se serrer et elle décide de quitter l’Europe pour l’Amérique Latine.
En 1979, « Le Veuve Noire » fait son apparition au Nicaragua où elle se bat avec les insurgés contre le dictateur Somoza. Ayant subi la défaite, Somoza se cache au Paraguay mais s’y fait tuer. Parmi les tueurs qui ont éliminé le dictateur en cavale, il y avait une certaine Claudia Ramirez, alias Maria Berger.
Son destin change à nouveau de tout en tout.
Les traces de Berger se retrouvent en Colombie où elle devient une des personnes de confiance du fameux baron de la drogue Pablo Escobar. Pendant 4 ans, « La veuve Noire » livre la cocaïne aux États-Unis avant d’être approchée en 1984 par l’agent du FBI Melville Storm. Il propose à Maria un deal : la collaboration ou la prison à vie aux États-Unis.
« La Veuve Noire » préfère la collaboration et c’est pendant près de 3 ans qu’elle informe les Américains des activités du plus grand narco cartel colombien. Mais un jour, les corps à demi calcinés de Maria Berger et de Melville Storm ont été découvert dans les débris d’une voiture au fond d’un précipice.
On ignore toujours si c’était un accident de la route ou la vengeance des narcos. Ainsi a pris fin la mauvaise vie de Maria Berger, originaire de Moscou, aventurière, assassine et agente du FBI. C’est le sujet tout fait et corsé à la diable du film qu’aucun scénariste ne pourrait inventer.
Source La Voix de la Russie