jeudi 30 octobre 2014

Les exportations militaires israéliennes vers l'Afrique suscitent la polémique...


L’augmentation remarquable des ventes d’armes israéliennes à certains pays d’Afrique centrale s’avère à plus d’un titre énigmatique, selon des médias et des observateurs israéliens. Selon un quotidien israélien, les ventes auraient plus que doublé en 2013, par rapport à 2009. «Israël a réalisé un chiffre de 223 millions de dollars grâce à ses ventes d’armes à des pays africains en 2013. En 2012, le chiffre était à 107 millions et en 2011, à 127 millions. Par contre, en 2009, les ventes ne dépassaient pas les 71 millions de dollars», informe le quotidien...


D’après un récent rapport rédigé par le stratège israélien Siemon T. Wezeman et publié par le Centre de recherche international sur la paix de Stockholm (SIPRI), Israël exporte principalement vers le Cameroun, le Tchad, la Guinée équatoriale, le Nigeria, le Lesotho, le Rwanda, les Seychelles, l’Afrique du Sud et l’Ouganda.
Parmi ces pays, certains font face à des situations de rébellion de plus en plus grandissantes, à l'instar du Cameroun ou du Nigéria, avec le groupe armé Boko Haram.
Le Tchad, de son côté, entend se positionner comme la clef-de-voûte de la région et dispose d'une armée entretenant la réputation d'être l'une des plus aguerries. Des liens stratégiques se nouent également au fil de ces transactions.
«Les politiques du gouvernement israélien sur la fourniture d’équipements militaires dans la région sont peu claires, mais elles semblent être destinées à générer des ventes pour l’industrie israélienne de l’armement et à développer des liens avec plusieurs pays stratégiquement placés», note le même document.
«Vu l’ampleur des chiffres, il ne doit s’agir que d’armes lourdes,» commente Yifath Shapir, chercheur à l’Institut d’études sur la sécurité d’Israël (INSS).

Cette thèse est confirmée par Wezeman pour qui «la présence armée d’Israël en Afrique de l’Ouest est beaucoup plus qualitative que quantitative, compte tenu des types d’armes vendus et du nombre des formateurs et experts militaires israéliens évoluant dans cette région du monde».
Tel qu’il l’admet, «l’intérêt d’Israël pour une plus importante coopération militaire, diplomatique et de renseignement avec les pays africains, surtout dans le côté-est du continent, semble augmenter, dans l’objectif de contrer l’influence grandissante de l’Iran.»
Cette thèse semble être corroborée par un article publié sur Israel Défense en 2012 sur la présence, révélée par l’agence américaine privée de renseignements «Stratfor», de bases israéliennes en Erythrée pour espionner les navires iraniens circulant en Mer Rouge.
Toutefois, «comparées aux ventes totales d’armement par Israël pour le reste des régions du monde (6,5 milliards de dollars en 2013), les exportations israéliennes d’armes et de formation aux pays sub-sahariens sont limitées,» conclut Wezeman.
Le ministère de la Défense s’est abstenu d’émettre des commentaires sur la question. Sarit Lolila, représentant du Département des médias internationaux auprès du ministère, s’est contenté de dire que ce dernier «ne fournissait pas de détails sur les partenariats avec d’autres pays et qu’il ne confirmait ni n’infirmait les activités commerciales des industries israéliennes de défense avec des clients issus de différentes régions du monde.»
Source Le journal du Cameroun