Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a entrepris récemment un voyage "secret" à Vienne durant trois jours le week-end dernier sans en avertir son administration, révèle le journal Haaretz. Alors que la presse israélienne s’était interrogée sur le mobile de ce voyage, Haaretz fait mercredi plusieurs révélations...
Le bureau de Lieberman a déjà confirmé que le ministre avait tenu trois "rencontres diplomatiques sensibles" lors de sa visite. Les médias avaient révélé l’identité du premier interlocuteur de Lieberman, en la personne de l'homme d'affaires autrichien Martin Schlaff, qui a été longtemps recherché par la police israélienne pour une affaire de corruption liée à Lieberman. Haaretz a également appris l'identité des deux autres réunions de Lieberman.
Haaretz révèle en effet que le ministre israélien a profité de son week-end à Vienne pour participer à une réunion «non officielle» avec son homologue autrichien Sebastian Kurz.
Mais plus étrange, selon Haaretz, Lieberman aurait tenté de dissimuler une réunion tenue lors de son mystérieux périple avec son ami et allié, Milorad Dodik, un nationaliste serbe et séparatiste, actuellement président de la République serbe de Bosnie, l'une des régions semi-autonomes de Bosnie-Herzégovine.
L’objet de la rencontre et la raison pour laquelle cette réunion ont été qualifiées de diplomatiquement "sensibles" restent pour l’instant obscure.
Dodik a finalement publié un communiqué via l’agence de presse officielle de la République serbe de Bosnie, confirmant la tenue de la rencontre
"Lieberman et Dodik soulignent les relations étroites qu’entretiennent Srpska et Israël et se réjouissent de l’absence de désaccord entre eux", indique le communiqué qui a noté également que "la coopération économique entre les deux pays doit être renforcée".
L'ambassadeur d'Israël en Albanie, David Cohen, également en charge de la Bosnie-Herzégovine, n'a pas assisté à la réunion de Lieberman et de Dodik.
La République serbe de Bosnie, fondée en 1992 est une province serbe semi-autonome de Bosnie-Herzégovine. Elle englobe 49% du territoire et environ un tiers de ses habitants.
Bien que la République serbe de Bosnie ne soit pas un Etat indépendant, Lieberman a investi beaucoup d’efforts dans les relations avec la province. Cet intérêt disproportionné dans la République serbe de Bosnie ne serait pas motivé uniquement par les relations internationales, mais aussi - et peut-être même plus - par des relations personnelles, selon Haaretz.
Dodik est notamment connu pour avoir nié le rôle de l'armée serbe dans les crimes de guerre perpétrés contre les Musulmans de Bosnie pendant la guerre civile dans les années 90.
Le bureau d'Avigdor Lieberman a refusé de commenter les révélations de Haaretz.
Source I24News