Les citoyens chrétiens israéliens qui le désirent pourront bientôt pouvoir se définir comme "araméen", et l'inscrire dans les documents officiels comme la carte d'identité, a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur Gideon Saar. Saar a déclaré que cette décision historique a été prise après que le ministère a reçu un certain nombre de demandes de personnes qui cherchent à se faire reconnaître en tant qu'Araméen...
Après avoir consulté des experts juridiques, Saar a décrété qu'il n'existait aucun obstacle à l'approbation de cette mesure, mais qu'il fallait cependant répondre à un certain nombre de critères.
Les citoyens israéliens qui souhaitent se définir comme Araméen doivent être originaires du Moyen-Orient, parler couramment la langue araméenne, et être membre de l'une des cinq confessions chrétiennes suivantes: maronite, orthodoxes araméen, syriaque catholique, grecque orthodoxe ou grecque catholique.
En Israel, citoyennete et nationalite sont deux choses differentes. Tous les Israéliens ont la citoyenneté israélienne, mais ils peuvent avoir une nationalité (ou une éthnie selon les débats sémantiques) juive, druze, bédoin ou arabe.
L'association araméenne-chrétienne a remercié Saar pour "cette juste décision qui répare une anomalie qui existe depuis trop longtemps", et a affirmé qu'Israël sera "grandement gratifié".
Forte de 120.000 membres, la communauté chrétienne en Israël représente 9% de la population arabe israélienne, qui compte un peu plus de 1,5 million de personnes. De nombreux membres de cette communauté se définissent comme Araméen plutôt qu'Arabe, à l'image du Père Gabriel Nadaf, le chef spirituel du Forum de recrutement des chrétiens israéliens.
L'araméen a été largement employé au Moyen-Orient à l'époque de la conquête romaine. De nombreux chercheurs pensent qu'il était selon toute vraisemblance la langue de Jésus-Christ.
Certains textes des rouleaux de la mer Morte ont notamment été rédigés dans un dialecte araméen.
L'usage de l'araméen a décliné avec l'émergence de l'Islam à partir du 8ème siècle. Il est notamment employé dans les liturgies de certaines branches de la chrétienté orientale.
L'araméen est également la deuxième langue utilisée dans les Écritures juives, après l'hébreu. Il est notamment utilisé dans les livres bibliques d'Ezra et de Daniel, ainsi que dans la prière du Kaddish.
Source I24News