lundi 7 avril 2014

Nasrallah revendique l'opération contre une patrouille israélienne, mi-mars, dans les fermes de Chebaa


Dans une entrevue publiée lundi dans le quotidien libanais as-Safir, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a revendiqué l'opération qui a visé mi-mars une patrouille de l'armée israélienne à la frontière. Un engin explosif avait été activé contre des soldats israéliens dans la zone des fermes de Chebaa. L'opération n'avait pas encore été revendiquée ou commentée par le parti chiite. En riposte à l'attaque, l'armée israélienne avait tiré une dizaine d'obus sur le sud du Liban, visant, selon elle, une structure du Hezbollah...
 

"Il s'agit d'une partie de notre riposte au raid israélien, le 24 février, contre une position de la résistance dans la région de Janta, dans la Békaa, a affirmé Hassan Nasrallah. L'Israélien a bien saisi le message : il ne s'agit pas ici de règles d'affrontements, il s'agit de dissuasion." Selon lui, "si la Résistance n'avait pas réagi au raid de Janta, l'ennemi aurait pu attaquer à l'avenir n'importe quelle cible ou maison sous prétexte de viser des armes qualitatives", a ajouté Hassan Nasrallah.
Le leader chiite a néanmoins exclu une nouvelle agression israélienne contre le Liban, assurant que les développements sur le terrain en Syrie préoccupent l'Etat hébreu. "Ils (les Israéliens, ndlr) se demandent aujourd'hui si l'implication du Hezbollah en Syrie serait une expérience qui lui permettrait, en cas de nouvelle guerre, de mener la bataille vers de nouvelles directions", selon Hassan Nasrallah.
Le secrétaire général du Hezbollah s'est par ailleurs voulu rassurant, affirmant que "la menace des attentats terroristes à l'intérieur du territoire libanais a beaucoup baissé".
Dans cette interview divisée en plusieurs parties, le leader du parti chiite évoque le conflit en Syrie. Il assure que le régime de Bachar el-Assad ne "risque plus de tomber" et que le pays a échappé au "danger de la division". Selon lui, la communauté internationale cherche aujourd'hui à trouver une solution pacifique à la crise syrienne. Il a par ailleurs prévu un durcissement de la position russe dans les prochains jours.
"La guerre en Syrie a été déclenchée afin de permettre aux Israéliens de réaliser tous les objectifs qu'ils n'avaient pas réussi à atteindre lors de la guerre de juillet 2006 contre le Liban, a dit Hassan Nasrallah. Ils veulent frapper le maillon intermédiaire". Mais, toujours selon le chef du Hezbollah, "plusieurs développements sur le terrain ont poussé les Israéliens à devenir de plus en plus inquiets". 
Enfin, le leader chiite a remercié ses partisans pour leur soutien : "Certains de nos partisans hésitaient à appuyer notre intervention en Syrie, mais ils en sont pleinement convaincus aujourd'hui, a affirmé Hassan Nasrallah. Je peux même dire qu'une partie des partisans du 14 Mars soutient désormais notre action en Syrie visant à protéger le Liban des groupuscules takfiristes".
L'engagement du Hezbollah en Syrie a exacerbé les tensions confessionnelles au Liban, où la plupart des sunnites appuient la rébellion tandis que les chiites sont en majorité partisans du pouvoir à Damas.
Depuis l'été 2013, plusieurs attentats sanglants ont frappé les bastions du Hezbollah au Liban, revendiqués par des groupuscules extrémistes sunnites qui affirment riposter à l'implication du parti chiite en Syrie.

Source L'Orient le Jour