Les Palestiniens sont prêts à prolonger les pourparlers de paix avec Israël au-delà des neuf mois impartis à condition de parvenir d'ici là à une "ossature" d'accord sur les principales questions, a affirmé mercredi soir le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat. Il s'agit d'une grande avancée de la part des Palestiniens qui se sont jusqu'à présent toujours opposés à toute formule qui ne résoudrait pas les questions de "statut final".
Mais "nous ne parlons pas d'un traité de paix le 29 avril. Nous parlons d'un accord-cadre qui se situe entre les principes et un traité", a expliqué M. Erakat lors d'un dîner avec des journalistes.
Cet accord-cadre, qu'il a qualifié d'"ossature", concernerait les principaux points de contentieux entre Palestiniens et Israéliens qui devraient être réglés avant la signature d'un accord de paix final, précisant "les frontières, le pourcentage d'échanges de territoire, les arrangements de sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés", selon lui.
"Si l'on parvient à un accord-cadre d'ici le 29 avril, il faudra six à douze mois dans le meilleur des cas pour rédiger un traité complet", a estimé M. Erakat, qui a salué à plusieurs reprises l'engagement et la détermination de M. Kerry dans le processus en cours.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a relancé le dialogue direct entre Israéliens et Palestiniens le 29 juillet après trois ans d'interruption, avec une échéance de neuf mois pour aboutir à un accord, soit jusqu'au 29 avril prochain.
M. Kerry s'est déclaré "encouragé que des questions très difficiles commencent à prendre corps" au cours de ces négociations dans une récente interview.
La question du développement des implantations reste un des sujets les plus épineux du moment et les Américains craignent l'annonce de nouvelles constructions dans le cadre de la libération du troisième groupe de prisonniers palestiniens le 29 décembre. Lors des deux précédentes vagues de libérations, l'Etat hébreu, pour satisfaire la frange à droite de sa coalition gouvernementale, avait annoncé de nouvelles constructions dans les Territoires et à Jérusalem-Est.
Le quotidien israélien Haaretz, citant un haut responsable israélien, a rapporté que les Américains ont exigé du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de ne faire aucune annonce publique concernant de nouvelles constructions dans les implantations, craignant que cela pourrait mener à la fin des négociations de paix.
Autre sujet difficile, le plan sécuritaire américain présenté début décembre et qui prévoit notamment la présence de Tsahal dans la Vallée du Jourdain pendant 10 ans après la création de l'Etat palestinien. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas aurait quitté les négocations avec Kerry le 6 décembre "bouillant de colère" après cette présentation , rapporte des sources proches du dossier cités par Haaretz.
Source I24News