L’homme d’affaires franco-israélien Arcadi Gaydamak, arrêté en Suisse il y a une quinzaine de jours et détenu dans une prison genevoise, a été libéré, a annoncé mercredi soir le journal La Tribune de Genève. Cette information a été confirmée par une source proche de M. Gaydamak. L’homme d’affaires a quitté la Suisse à bord d’un avion privé à destination d’Israël, où il devait arriver dans la nuit, a précisé la même source.
Selon le journal, l’avocat d’Arcadi Gaydamak, Me Marc Bonnant, a signé un accord financier avec l’avocat du plaignant, qui est l’ancien international de football français, Luis Fernandez. Cet accord a permis la libération de M. Gaydamak, ajoute le journal.
Le ministère public de Genève n’avait pas confirmé cette libération en début de soirée.
L’accord passé entre l’entraîneur et Arcadi Gaydamak porte sur 500.000 francs suisses (400.000 euros), ajoute-t-on de même source. Le journal déclare avoir eu la confirmation de Me Marc Bonnant, l’avocat défendant M. Gaydamak.
La justice genevoise reprochait à Arcadi Gaydamak, 61 ans, d’avoir gardé sans y être autorisé 400.000 euros à Genève, en 2005. Cette somme devait revenir à Luis Fernandez dans le cadre de son engagement comme directeur général du club de football israélien Beitar Jerusalem, dont Arcadi Gaydamak était le propriétaire.
Arcadi Gaydamak, domicilié en Russie, est en outre visé par un mandat d’arrêt européen émis par la France en décembre 2011.
Arcadi Gaydamak a en effet été condamné par défaut en appel en avril 2011 à Paris à trois ans de prison et 375.000 euros d’amende pour fraude fiscale et blanchiment dans le cadre de l’Angolagate, une affaire de vente d’armes vers l’Angola.
Arcadi Gaydamak avait été arrêté le 19 novembre à Zurich alors qu’il se rendait dans un cabinet d’avocats à la suite d’un mandat d’arrêt émis quatre jours plus tôt par le parquet de Genève.
Quelques jours plus tard, la France avait réactivé un mandat d’arrêt international datant de décembre 2011.
En octobre 2009, Arcadi Gaydamak avait été condamné en France en première instance à six ans de prison ferme pour son implication dans l’affaire de trafic d’armes avec l’Angola, au début des années 1990, pour un montant de 790 millions de dollars gagés sur les recettes futures du pétrole de ce pays alors en proie à une guerre civile.
En avril 2011, la Cour d’appel de Paris avait cependant infirmé le jugement prononcé en première instance, estimant qu’il n’y avait pas eu trafic d’armes, ni trafic d’influence, et ne retenant pour l’essentiel que des infractions d’abus de biens sociaux (ABS), recel d’ABS, fraude fiscale et blanchiment à l’encontre de la plupart des 18 prévenus dans l’affaire.
La justice française n’avait alors retenu contre Gaydamak, en fuite, que la fraude fiscale et le blanchiment et l’avait condamné à trois ans de prison. Son pourvoi en cassation a été rejeté en début d’année.
Source Israel Valley