Alors que les relations entre les Etats-Unis et l'Iran pourraient se renouer, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'est adressé à la population iranienne. Il a notamment proposé l’amitié aux Iraniens – mais après un changement de régime à Téhéran – et a laissé entendre que les USA et Israël avaient la même approche sur le programme nucléaire iranien, écrit le 7 octobre le quotidien Kommersant.
Ce rapprochement des positions de Washington et de Tel-Aviv résulte du durcissement de ton de Téhéran au sujet du programme nucléaire. Le guide spirituel du pays, l'ayatollah Khamenei, a indirectement critiqué les initiatives du président Hassan Rohani allant dans le sens des USA, et le ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté l'initiative clé des six médiateurs sur ce dossier.
Les différends entre USA et Israël sur ce dossier ont poussé les dirigeants américains et israéliens à accorder rapidement leurs violons, ce qu’ils ont exprimé par presse interposée : Netanyahou a donné une interview à la BBC perse et Obama a répondu aux questions de l'agence AP.
L'interview de Netanyahou était sensationnelle en soi. Il s’agissait en effet du premier message du chef du gouvernement israélien adressé directement à l'Iran, avec lequel Tel-Aviv n'entretient pas de relations diplomatiques. Qui plus est le premier ministre israélien a prononcé quelques phrases en farci. L'idée principale de Netanyahou était qu'Israël ne rejetait pas la possibilité d'un nouveau dialogue avec l'Iran, dont Barack Obama est devenu l'initiateur. Le premier ministre israélien a promis de rétablir l'amitié avec la population iranienne si le régime islamique était remplacé à Téhéran. Israël ne s'opposera pas non plus aux efforts diplomatiques pour régler la crise nucléaire iranienne, ce sur quoi a misé Washington. "Je suis prêt à saluer les véritables efforts pour stopper le programme nucléaire - pas les faux", a déclaré Netanyahou en expliquant que les avancées diplomatiques devaient se solder par des accords internationaux impliquant clairement l'abandon de l'enrichissement d'uranium en Iran.
De son côté, Obama a confirmé la thèse israélienne selon laquelle Téhéran avançait vers la fabrication d’une arme nucléaire. Dans son interview accordée à AP, il a reconnu que l'Iran aurait besoin d'un an ou plus pour créer la bombe. Quant aux sanctions en vigueur contre Téhéran, le chef de la Maison blanche a laissé entendre qu'il pourrait être question de leur assouplissement si l'Iran prouvait la nature pacifique de ses programmes.
De cette manière, en laissant de côté leurs différends concernant les relations avec le nouveau président iranien Hassan Rohani, Washington et Tel-Aviv ont formulé deux thèses générales pour leur politique iranienne : premièrement, il faut laisser une chance à la diplomatie ; deuxièmement, les efforts diplomatiques auraient un sens uniquement s'ils conduisaient à un progrès à court terme.
Tandis que les positions des USA et d'Israël se sont rapprochées, en Iran au contraire des différends se sont fait jour entre les plus hauts dirigeants du pays sur la politique nucléaire et les relations avec l'Occident. Evoquant l'issue de la visite de Rohani à New York, l'ayatollah Ali Khamenei a indirectement critiqué la mission du président et a mis en garde contre un rapprochement hâtif avec Washington. "Nous pensons que certains moments de la visite à New York n'étaient pas corrects", a-t-il déclaré en ajoutant : "Nous regardons les Américains avec pessimisme et ne leur faisons pas confiance. Le gouvernement américain n'est pas fiable. Il est arrogant, déraisonnable et il ne tient pas ses promesses".
Source Ria Novosti