Moribond il y a cinq ans, le Maccabi a su se reconstruire, pour redevenir le club phare d’Israël. Redevenu champion d’Israël pour la première fois depuis 10 ans, le Maccabi Tel-Aviv semble parti pour écrire une nouvelle épopée, dans son histoire riche de 21 titres. Au bord du dépôt de bilan en 2008, le club israélien doit sa renaissance au milliardaire canadien Mitch Goldhar, le patron de Wal-Mart, qui l’avait alors racheté.
Avec des budgets confortables, de l’ordre de 25 millions d’euros par an, l’équipe de Tel-Aviv a pu se reconstruire et retrouver des ambitions européennes. Certes l’élimination au 2e tour préliminaire de la C1 contre le FC Bâle (1-0, 3-3) fut durement ressentie, car l’on rêvait de la phase de poules. On se demanda alors si le Portugais Paulo Sousa était le bon entraîneur pour remplacer Oscar Garcia démissionnaire.
Du coach lusitanien, on savait quel superbe joueur il avait été. Formé à Benfica, il remporta deux fois la Ligue des champions en 1996 et 1997 avec La Juve, puis Dortmund. Il disputa également la demi-finale de l’Euro 2000 perdu contre la France à Bruxelles.
De son parcours d’entraîneur, on retenait surtout qu’il avait été le premier des sept techniciens limogés par Flavio Briatore à Queens Park Rangers, quand l’Italien s’était pris d’une passion éphémère pour le football !
Depuis, le play-boy s’est lassé mais Paulo Sousa a continué sa route, passant par Swansea, Leicester et Videoton en Hongrie. Son accroc face à Bâle fut vite pardonné, grâce à la victoire de l’équipe suisse à Chelsea. le Maccabi était encore en rodage, ce que confirma ensuite le parcours des Jaune et Bleu. Les hommes de Sousa remportèrent leurs quatre premiers matches de Ligat ha’Al sans encaisser le moindre but, ce qui ne s’était jamais produit auparavant.
Ainsi, l’ex-gardien de Gijon, Juan Pablo, recruté cet été, a-t-il fait lever les doutes liés à son âge (35 ans). Il est vrai qu’il est très bien protégé par sa défense qui compte trois internationaux israéliens, Eytan Tibi, Yoav Ziv et le capitaine Shera Yeini, auxquels s’est joint le défenseur d’Almeria, Carlos Garcia, quatre hommes solides et expérimentés. Ajoutez à cela un meneur de jeu avisé, Eran Zahavi et des buteurs efficaces, comme Barak Itzhaki ou le jeune Tal Ben Haim, homologue de l’ex-joueur de Chelsea et West Ham et vous avez une équipe qui en quatre matches s’est déjà posée en épouvantail de la Ligat ha’Al.
Paulo Sousa, grand adepte du roulement, boit du petit-lait, en constatant ses résultats. « Tous les joueurs de mon effectif sont importants », disait-il dimanche soir. « Ils sont tous capables de comprendre ce dont nous avons besoin pour gagner. » De quoi jouer sans complexe face aux Girondins ce soir.
Source Sud Ouest