A la fin de l’année 2010, Yariv Bash, étudiant de maîtrise en ingénierie électronique à l’Université de Tel-Aviv annonça sur Facebook sa décision de s’inscrire à une compétition organisée par Google, ayant pour but le lancement d’un vaisseau spatial non-habité sur la lune. Il a été rejoint par Kfir Damari, ingénieur en communication et Jonathan Weintraub, ingénieur en avionique et électricité, employé à l’IAI (Israel Aerospace Industries).
Ensemble, les trois jeunes ont fondé SpaceIL, une organisation à but non lucratif dont les bureaux se trouvent à Tel-Aviv, qui a pour but de planter le drapeau israélien sur la lune.
Né d’une idée plutôt folle, le projet SpaceIL a rapidement soulevé l’enthousiasme des investisseurs. En 15 jours l’association a réussi à récolter 50 000 dollars, et dispose actuellement de 80 millions de shekels, soit 23 des 30 millions de dollars estimés nécessaires à la réalisation du projet. “Nous avons adopté le concept de nano-satellite” expliquent les organisateurs, “n’importe quel téléphone portable contient aujourd’hui un ordinateur plus puissant que ceux qui se trouvaient sur les satellites de la période d’Apollo, (de 1961 à 1975). Ce qui leur manque c’est en fait de l’essence. D’après nos calculs, il faut 0,5 gramme d’essence pour chaque gramme du satellite”. C’est pourquoi le projet israélien est parmi les moins coûteux de ceux des 29 groupes qui se sont également inscrits pour la compétition.
Mais le soutien n’est pas seulement financier, et l’idée de voir le drapeau israélien flotter sur la lune a vite stimulé les esprits. Bezeq (l’opérateur national de télécommunication israélien) a accepté de parrainer le projet, l’IAI d’autoriser la construction du vaisseau, dont le prototype a déjà été réalisé dans ses locaux. Le professeur Itzhak Ben Israël, président de l’Agence spatiale israélienne et directeur du programme d’études sur la sécurité de l’université de Tel-Aviv a proposé son aide. Le millionnaire Morris Kahan, créateur de la société de logiciels Amdocs, qui a fait un don d’un demi-million de dollars pour financer l’initiative, a même organisé une rencontre entre les trois jeunes ingénieurs et Buzz Aldrin, deuxième homme à avoir marché sur la lune après Neil Armstrong en juillet 1969, qui s’est enflammé pour le projet. La mairie de Tel-Aviv a déjà promis de retransmettre l’événement en direct sur écrans géants sur la place Rabin.
Les donateurs viennent pour le moment essentiellement d’Israël (et de Grande-Bretagne), mais l’idée du premier vaisseau spatial israélien non-habité sur la lune a commencé à intéresser les juifs du monde entier, et le groupe a été invité à présenter son projet devant l’AIPAC, le lobby pro-israélien à Washington, où il a pris la parole entre le discours de Jo Biden et celui de Benjamin Netanyahou.“La plupart des gens que nous avons rencontrés se sont rendus compte que ce projet était aussi un rêve pour eux” dit Jonathan Weintraub, “Il n’y a jusqu’à présent que deux pays à avoir atterri sur la lune. Nous serons probablement le troisième”.
Source SiliconWadi